L'INCONSCIENT N'EST-IL QU'UNE CONSCIENCE OBSCURCIE? constituĂ© de contenus refoulĂ©s des reprĂ©sentations psy chiques sexuelles, agressives -c'est-Ă -dire des pensĂ©es, des images, des souvenirs, des fantasmes sur lesquels se fixent les pulsions qui n'ont pu avoir accĂšs au systĂšme prĂ©cons cient-conscient. Ces contenus inconscients ne peuvent reve nir directement Ă la conscience . Ils font leur retour de maniĂšre dĂ©guisĂ©e dans le rĂȘve ou sous forme de symptĂŽmes. Investis de l'Ă©nergie pulsionnelle, ils... l'inconscient n'est-il qu'une conscience obscurcie ? Freud qualifie de prĂ©conscients les souvenirs et les pensĂ©es, qui sonttemporairement absents de la conscience niais qui peuvent revenir Ă toutmoment Ă la conscience. Et il le fait pour les distinguer des contenus qui sontvĂ©ritablement inconscients. Un peu dans la continuitĂ© de Leibniz, Bergson soutient, dans "MatiĂšre etmĂ©moire", que la conscience n'est pas tout notre psychisme. Elle a surtoutpour rĂŽle de prĂ©sider Ă l'action et d'Ă©clairer un choix ». C'est pourquoi elleprojette... Dissertation inconscient conscient par une sorte de salon, auquel les Ă©lĂ©ments contenus dans lâinconscient tentent dâaccĂ©der. Cependant, lâaccĂšs Ă la conscience serait en quelqu es sortes rĂ©glementĂ© par ce que Freud appelle un gardien », qui inspecte les tendances psychiqu es en provenance de lâinconscient et leur applique la censure c'est-Ă -dire le refus et lâinterdiction de lâaccĂšs Ă la conscience sâil juge inappropriĂ© le passage dâun souvenir par exemple, de lâinconscient vers la conscience. Ainsi, les ten... Conscience, inconscience et inconscient ? Ă©clairer un souvenir. Conscience et inconscient social Mais l'expĂ©rience d'un individu est tout d'abord collective », dit Main. L'acquisition d'une culture est essentielle Ă laprise de conscience de soi. Dire que des liens familiaux et sociaux sont tissĂ©s », indique bien l'Ă©troitesse etl'intimitĂ© des Ă©changes. Devenir soi-mĂȘme » ne peut se comprendre sans ces aspects dĂ©terminants. Et c'est par lalangue que se transmet la culture qui maintient vivant le tissu si chacun es... De l'inconscient au conscience y a-t-il continuitĂ© ou rupture ? - Dans cette optique, il y a donc bien rupture et non continuitĂ© de l'inconscience au conscient, car le conscientest aussi Ă©loignĂ© de l'inconscience que la raison l'est des passions, ou encore l'homme de l'animal. - Cette affirmation n'a cependant de sens que pour autant que l'hypothĂšse du cogito est vraie. Faut-il y accorder tant de crĂ©dit ? La raison n'est jamais que la suivante de cette grande raison que constitue le corps. 2. - Nietzsche ne se privera pas d... L'inconscient n'est-il qu'une conscience obscurcie ? Leibniz dans l'Essai sur l'entendement humain lorsqu'il Ă©voque les petitesperceptions. Il montre ainsi que notre perception consciente est composĂ©ed'une infinitĂ© de petites perceptions. Notre appĂ©tit conscient est composĂ©d'une infinitĂ© de petits appĂ©tits. Qu'est-ce qu'il veut dire quand il dit quenotre perception consciente est composĂ©e d'une infinitĂ© de petitesperceptions, exactement comme la perception du bruit de la mer estcomposĂ©e de la perception de toutes les g... Hauchecorne Naomi Dissertation de philosophie TES3 Peut-on dĂ©sirer l'inconscience ? maniĂšre il se protĂšge du monde extĂ©rieur et explore son inconscience, Ă partir de ce moment lĂ il peut donc commencer Ă dĂ©sirer des choses qui ne relĂšvent pas de la rĂ©alitĂ©, comme des sortes de rĂȘves ». Les enfants, par exemple, sont les ĂȘtres les plus confrontĂ©s Ă ces situations. Puisqu'en effet lorsque nous sommes enfants nous ne rĂ©flĂ©chissons pas aux consĂ©quences de nos paroles et de nos actes, on a donc une conduite jugĂ© inconsciente et irresponsable. Mais malheureusement l'Homme... Peut on concevoir une conscience sans inconscience ? Une conscience suspendue au je pense » 2. La premiĂšre idĂ©e que Descartes dĂ©couvre grĂące Ă sa mĂ©thode est le cogito je pense donc je suis ». Le cogitoest la premiĂšre vĂ©ritĂ© qui rĂ©siste au doute et donc la premiĂšre pierre de l'Ă©difice clair et distinct que Descartes veutconstruire. Toutes les autres idĂ©es claires et distinctes doivent s'y enchaĂźner selon des infĂ©rences elles-mĂȘmesclaires et distinctes. On peut voir dans le projet cartĂ©sien une tentative de concevoir la conscience... La conscience est-elle prĂ©fĂ©rable Ă l'inconscience ? Introduction Il nous faut concevoir en quoi cette question peut poser problĂšme. Car dans notre vie courante, prĂ©fĂ©rer la conscience est uneĂ©vidence ainsi quelqu'un d' inconscient » est dĂ©crit comme irresponsable, manquant Ă un devoir de conscience qui permettrait demener une vie humaine normale. La conscience est donc d'emblĂ©e prĂ©sentĂ©e comme prĂ©fĂ©rable, Ă un tel point que la question d'unchoix de la conscience contre l'inconscience ne se pose mĂȘme pas. Il sera donc nĂ©cessaire d... inconscient Introduction DĂšs le XVII e siĂšcle, Spinoza soulignait le fait que nous ignorons ce que peut le corps », anticipant ainsi lâidĂ©e dâinconscient Personne nâa jusquâĂ prĂ©sent dĂ©terminĂ© ce que peut le Corps, câest-Ă -dire que, jusquâĂ prĂ©sent, lâexpĂ©rience nâa enseignĂ© Ă personne ce que le Corps est en mesure dâaccomplir par les seules lois de la Nature, considĂ©rĂ©e seulement en tant que corporelle, et ce quâil ne peut accomplir sans y ĂȘtre dĂ©terminĂ© par lâEspr... inconscient Introduction DĂšs le XVII e siĂšcle, Spinoza soulignait le fait que nous ignorons ce que peut le corps », anticipant ainsi lâidĂ©e dâinconscient Personne nâa jusquâĂ prĂ©sent dĂ©terminĂ© ce que peut le Corps, câest-Ă -dire que, jusquâĂ prĂ©sent, lâexpĂ©rience nâa enseignĂ© Ă personne ce que le Corps est en mesure dâaccomplir par les seules lois de la Nature, considĂ©rĂ©e seulement en tant que corporelle, et ce quâil ne peut accomplir sans y ĂȘtre dĂ©terminĂ© par lâEspr... La conscience et l'inconscient D'ailleurs, Descartes dans les MĂ©ditations mĂ©taphysiques expose sa thĂ©orie du qui permet de distinguer le vrai du faux, il va douter de tout pour trouver une vĂ©ritĂ© indubitable. Il Ă©tablit alors une rĂšgle "si je ne suis pas assurĂ© que c'est vrai alors je rejette tout ce qui est faux". Il va donc rejeter les connaissances par ouĂŻ-dire tel que les mĂ©dias et les connaissances par expĂ©rience sensible. Le doute mĂ©thodique se base sur trois arguments. Le premier est l'argument d... La conscience doit-elle primer sur l'inconscient ? Pour Kant, cette facultĂ© qui crĂ©e des reprĂ©sentations du monde permet Ă l'homme de s'Ă©lever au-dessus de la nature. Il Ă©crit dans Anthropologie du point de vue pragmatique que ce pouvoir Ă©lĂšve l'homme au-dessus de tous les autres ĂȘtres vivants sur laterre. » DĂšs lors, l'inconscient semble ĂȘtre un danger pour l'homme. Il enlĂšveĂ ce dernier la possibilitĂ© de maĂźtriser ses actions et l'issu de ces derniĂšresdevient problĂ©matique. Freud reconnaissait lui-mĂȘme, dans son ouvrageInt... Lâinconscient permet-il autant que la conscience de dĂ©finir lâhomme ? DĂšs lors, comment peut-on dire Ă la fois que l'inconscient et la conscience dĂ©finissent tout deux l'homme et que la conscience est une dĂ©finition trop descriptive et incomplĂšte de l'homme ? Autrement dit, comment peut-on dire Ă la fois que l'inconscient et la conscience se complĂštent plutĂŽt que de se concurrencer ? L'enjeu serait de dire que les animaux, dĂ©finis comme sans conscience, leur soit attribuĂ© l'inconscience, qui dĂ©finit l'homme a part Ă©gale avec la conscience. Dans un premier temps, n... dissert conscience/responsabilitĂ© Nietzsche pense que l'homme est "l'objet" d'un rĂ©seau souterrain et d'un inconscient d'instincts, de dĂ©sirs, de forces obscures qui le dĂ©terminent Ă engager sa rĂ©flexion dans telle ou telle direction. Si tout ce que je fais Ă un sens, je ne suis pas rééllement libre car la libertĂ© suppose la capacitĂ© Ă ĂȘtre l'auteur de ses actes en connaissance des causes. Selon Hegel, pour ĂȘtre responsable, il faut savoir ce que lâon fait, ce qui signifie que la responsabilitĂ© engage la conscience. Lorsq... Bergson Conscience et Inconscience Henri Bergson en vient d'abord Ă diviser l'inconscience pour mieux la cerner, et ainsi Ă©tablir une approche avec laconscience. En effet, il affirme une distinction, qu'il considĂšre comme trop peu connue, entre une inconscience dĂ»e Ă uneconscience nulle, et une inconscience provenant d'une conscience annulĂ©e. Dans le premier cas, l'inconscience n'estrĂ©vĂ©lĂ©e que parce que l'objet de cette inconscience n'est pas Ă mĂȘme de pouvoir un jour exprimer sa objet est vouĂ© Ă stagner dan... L'inconscient l'affectivitĂ© inconsciente tientessentiellement Ă notre mauvaise foi » car une conscience est toujours transparente Ă elle-mĂȘme ». Lesconduites dites inconscientes» sont donc des ruses » de la - Affirmation de l'existence d'un inconscient psychique&61558; L'inconscient pathologiquePradines l'appelle l'inconscient de dissolution ». Dans l'angoisse nĂ©vrotique angoisse devant un dangerque nous ne connaissons pas ou dans l'angoisse qui caractĂ©rise la phobie, ie l'angoisse as... L'Inconscient Introduction DĂšs le XVII e siĂšcle, Spinoza soulignait le fait que nous ignorons ce que peut le corps », anticipant ainsi lâidĂ©e dâinconscient Personne nâa jusquâĂ prĂ©sent dĂ©terminĂ© ce que peut le Corps, câest-Ă -dire que, jusquâĂ prĂ©sent, lâexpĂ©rience nâa enseignĂ© Ă personne ce que le Corps est en mesure dâaccomplir par les seules lois de la Nature, considĂ©rĂ©e seulement en tant que corporelle, et ce quâil ne peut accomplir sans y ĂȘtre dĂ©terminĂ© par lâEspr... CorrigĂ© de dissertation Le fait que l'homme soit douĂ© de conscience suffit-il Ă le rendre libre? lâhomme qui, en tant que conscience de ses dĂ©terminations, ne coĂŻncide jamais avec elles. Un stylo, par exemple, est dĂ©fini une fois pour toutes, un animal ne choisit pas sa nature et sa façon de vivre et ne peut en changer mĂȘme domestiquĂ©, un loup se comporte toujours en loup, en carnivore social soumis au dominant de la meute ; sâil obĂ©it Ă son maĂźtre, câest quâil lâidentifie au dominant. Du fait que lâhomme est pour soi, conscient de ses Ă©tats menta... Parler d'une conscience inconsciente n'invalide-t-il pas dramatiquement notre rapport Ă la libertĂ© donc Ă la responsabilitĂ© ? conscience de soi dĂ©finit un certain degrĂ© de libertĂ© on peut effectivement craindre que l'idĂ©e d'un inconscientdĂ©finisse un nouveau Or comme Freud le prĂ©cise dans le Moi et le ça , Ă l'opposition entre le conscient et l'inconscient il faut substituer celle entre le moi cohĂ©rent et les dĂ©tachĂ©s du moi. Il ne faut donc pas opposer de maniĂšre naĂŻve laconscience et l'inconscient au risque sinon de mĂ©connaĂźtre l'essence mĂȘme de l'inconscient c'est-Ă -dire la lucidi... ReconnaĂźtre l'existence de l'inconscient, est-ce Ă©largir notre conscience ? Introduction La dĂ©couverte de l'inconscient constitue-t-elle une dĂ©faite pour la conscience ? Les actes manquĂ©s, les rĂȘves, laconscience les constate mais se montre incapable de les expliquer comment ai-je pu dire le contraire de ce que jevoulais dire ? La conscience dĂ©couvre en mĂȘme temps ses limites et le fait qu'elle n'est pas transparente Ă elle-mĂȘme, qu'elle est incapable d'expliquer certains Ă©vĂ©nements qui surviennent en elle. La dĂ©couverte de l'inconscientconstitue-t-elle une humilia... L'inconscient n'est-il qu'un moindre degrĂ© de conscience ? Ce n'est pas que ce mouvement ne frappe toujours nos organes, et qu'il ne se passe encore quelque chose dansl'Ăąme qui y rĂ©ponde, Ă cause de l'harmonie de l'Ăąme et du corps, mais ces impressions qui sont dans l'Ăąme et dans lecorps, destituĂ©es des attraits de la nouveautĂ©, ne sont pas assez fortes pour s'attirer notre attention et notremĂ©moire, attachĂ©es Ă des objets plus occupants. Car toute attention demande de la mĂ©moire, et souvent quandnous ne sommes plus admonestĂ©s pour ainsi dire et ave... Ătre inconscient, est-ce ne pas ĂȘtre sois mĂȘme ? Si Ătre inconscient revient Ă ne pas ĂȘtre nous mĂȘme ? automate, il n'a ni conscience ni mĂ©moire, il agirait tous les matins de la mĂȘme façon mĂȘme si il se tape tous les matins contre le meuble posĂ© Ă cotĂ©. Toutes ces rĂ©actions seront des rĂ©flexes et des non-actions rĂ©alisĂ©es grĂące Ă son prĂ©-conscience. Or, ĂȘtre un automate n'a aucune singularitĂ©. Donc ĂȘtre inconscient se rĂ©sumerait Ă dire que nous sommes des corps matĂ©riels, et dĂ©terminĂ© c'est-Ă -dire n'ayant aucune libertĂ© puisque la libertĂ© s'obtient grĂące Ă la conscience et la mĂ©moire.... ReconnaĂźtre l'existence de l'inconscient est-ce rĂ©trĂ©cir ou Ă©largir notre conscience ? qui est souvent la trace d'un choc vĂ©cu durant l'enfance. En ce sens je suis un ĂȘtre passif et agi, qui n'a ni lecontrĂŽle de lui-mĂȘme, ni de son passĂ©, un ĂȘtre scindĂ©. Le but de la cure est de faire en sorte que je prenneconscience de ce conflit, que je reprenne la maĂźtrise de mon histoire. Au lieu de subir ce que je ne connais pas, jechoisirai en toute conscience. Au lieu de la politique de l'autruche » de l'inconscient, il y aura le choix d'un sujet maĂźtre de notre... Peut on dire des rapports conscience/inconscient qu'ils s'organisent dans un double je ou dans un jeu du double ? donc preuve de mauvaise foi. Un double 2. Pour Sartre, l'identitĂ© est en devenir, elle se construit par les choix et les actes d'une conscience. Imaginer que laconscience est en rapport avec un inconscient c'est dĂ©doubler la conscience. La conscience se rĂ©vĂšle dans l'autorĂ©flexion, dans le je pense » ĂȘtre conscient c'est ĂȘtre capable de s'attribuer ses pensĂ©es, la conscience estl'expĂ©rience de soi. En revanche, il n'y a pas d'expĂ©rience de l'inconscient. S'attribuer un inconscient c'est don... Y a-t-il une diffĂ©rence entre l'inconscient et l'inconscience ? La conscience peut ĂȘtre dĂ©finie comme prĂ©sence » au monde qui nous entoure et Ă nous-mĂȘmes c'est laconscience de soi » je suis prĂ©sent, conscient, cela veut dire que je perçois, j'aperçois, je rĂ©agis Ă ce qui sepasse autour de moi et en moi ; je suis actif. A l'inverse, les termes d' inconscient » et d' inconscience »semblent dĂ©signer, comme l'indique le prĂ©fixe nĂ©gatif in-, la nĂ©gation de la conscience, c'est-Ă -dire l'abolitionprovisoire ou dĂ©finitive ou la perte de cette prĂ©sence... ReconnaĂźtre l'existence de l'inconscient, est-ce Ă©largir notre conscience ? -Spinoza va plus loin reconnaĂźtre l'existence de l'inconscient, c'estpermettre d'Ă©largir notre conscience, en la sortant des illusions du sentimentpour atteindre un savoir rationnel. Ce savoir ne peut ĂȘtre que celui descauses qui nous dĂ©terminent, demeurant le plus souvent ces causes Ă l'examen de notre entendement, c'est les fairequitter le registre inconscient pour les intĂ©grer Ă notre conscience, sanssupprimer leur action de dĂ©termination.... ReconnaĂźtre l'existence de l'inconscient, est-ce Ă©largir notre conscience ? II ... mais elle donne sens Ă ce qui ne semblait pas en avoir ... Al L'hypothĂšse de l'inconscient, un gain de sens » ... Freud 1/ Une fois admis que la conscience n'a pas le monopole du sens, les conduites qui semblaient inintelligibles deviennent comprĂ©hensibles. 2/Toute conduite peut ĂȘtre interprĂ©tĂ©e, et devenir l'occasion d'une meilleure connaissance de soi. âą Le projet de se connaĂźtre soi-mĂȘme » signifie dĂ©jĂ que la conscien... La duplicitĂ© de la conscience rend-elle inutile l'hypothĂšse de l' inconscient ? La conscience signifie pour un sujet Ă la fois la perception de soi mĂȘme et du monde qui l'entoure. Le psychismec'est Ă dire l'ensemble de tendances, d'impressions, de sentiments qui composent le moi n'est pas entiĂšrementrĂ©flĂ©chi par la conscience. On peut faire l'hypothĂšse d'un inconscient, c'est Ă dire d'une vie psychique inconscientequi a une part importante dans la vie du sujet. L'hypothĂšse de l'inconscient permet d'expliquer des actes que lesujet semble faire contre sa volontĂ©. Mais ces m... ***** - L'Inconscient cours complet de philosophie - ***** Lâinconscient Autres notions du programme concernĂ©es la conscience, le sujet, le dĂ©sir le langage, la vĂ©ritĂ©, la raison et le rĂ©el la connaissance, la nature la culture, l'histoire, la libertĂ© et la morale la responsabilitĂ© et le devoir, la religion... Explication intĂ©grale dâun texte de Freud et cours approfondi » sur lâinconscient et la psychanalyse Le psychique en toi ne coĂŻncide pas avec ce dont tu es conscient ; ce sont deux choses diffĂ©rentes, que quelque chose se pass... Conscience, inconscience, INCONSCIENT La conscience est elle une forme d'illusion ? Nietzsche illustre ce propos en disant que la conscience est une illusion, qu'elle ne peut rien car elle n'est qu'illusionde la connaissance et il parle de ce propos en disant que c'est une blessure narcissique pour l'homme. En effet, ilexplique que la conscience est une succession de pensĂ©es qui donne Ă croire que chacune est la consĂ©quence del'autre, mais nous ne voyions pas la lutte qui se livre sous cette surface ». Effectivement, la conscience reprĂ©sentela partie Ă©mergĂ©e de l'iceberg don... Commentaire "Qu'est qu'un inconscient?" Alain, Vigiles de l'Esprit Dans une premiĂšre partie, nous verrons comment l'absence de questionnement fait d'un homme un inconscient. En effet, de la premiĂšre phrase aux propositions affirmatives entre guillemets, âje sais ce que je sais ; je sais ce que je dĂ©sire ; ce sait ce que je veuxâ, Alain dĂ©finit ce qu'est un inconscient. Cette dĂ©finition est introduite d'emblĂ©e Ă l'aide d'une interrogation dont dĂ©roule l'explication. Pour ce dernier, le rejet du doute est caractĂ©ristique de l'inconscient celui-ci âne se pose p... L'inconscient permet-il autant que la conscience de dĂ©finir l'homme ? Freud va ĂȘtre amenĂ© Ă concevoir que bon nombre de maladies, mais aussi d'actes quotidiens s'expliquent si l'onadmet l'hypothĂšse de l'inconscient. Il y aurait en nous un rĂ©servoir » de forces et de dĂ©sirs ou pulsions dontnous n'aurions pas conscience, mais qui agiraient sur nous.. Pour le dire brutalement, en ce sens, l'homme n'agiraitpas ne choisirait pas ses actes en toute connaissance de cause, dans la clartĂ©, mais serait agi c'est-Ă -diresubirait, malgrĂ© lui, des forces le contraig... Suis-je ce que j'ai conscience d'ĂȘtre ? conscience n'est pourtant pas limitĂ© Ă cela, on pense du passĂ© comme du prĂ©sent, on pense Ă l'avenir. Mais lĂ onparle de la conscience dans le moment prĂ©sent, quand je dis je suis là » cela est vrai au moment oĂč je le dis. Laconscience est immĂ©diate. J'ai dis que la conscience Ă©tait limitĂ©e puisqu'il existe un inconscient qui influe la conscience est une pensĂ©e infini, on pense maintenant ce que l'on veut. Elle n'est donc pas montre dans la deuxiĂšme mĂ©ditati... L'inconscient permet-il, autant que la conscience, de dĂ©finir l'homme ? L'hypothĂšse Freud ienne de l'inconscient revient Ă dire que bon nombre d'actes normaux » oubli, actes manquĂ©s, rĂȘves, mais aussi maladifs », pathologiques nĂ©vroses, psychoses, obsessions s'expliquent en gros selon le mĂȘme schĂ©ma. L'individu subirait un conflit psychique dans son Ăąme, conflit parfoisextrĂȘmement violent entre les normes conscientes morales, esthĂ©tiques, sociales et des dĂ©sirs quibousculent et nĂ©gligent ces rĂšgles. Ce second groupe de dĂ©sirs, le... Conscience inconscient RĂ©lation ext Ă©rieur au travers des sens on agit a avoir des perceptions donc dâenregistrer des choses du monde ext Ă©rieur, mis en relation avec le corps. Conscience spontan Ă©e ĂȘtre attentif, Ă©veill Ă© Conscience r Ă©flĂ©chie se penser et se voir Ă soi m ĂȘme. Lâacte de doublement, jusquâ Ă introspection spectro » Ă regarder ; intro » Ă Ă lâint Ă©rieur, est sp Ă©cifique Ă lâhomme les autres ĂȘtres vivants ne peuvent pas. Certains animaux peuvent se reconna Ăźtre dans... La conscience et l'inconscience Conscience et inconscient -> Le moment de la reconnaissance, de lâidentification lâĂ©cart permis par la conscience est condition de lâidentification. Câest une spĂ©cificitĂ© humaine 3. La conscience rĂ©flĂ©chie, source de la dignitĂ© humaine commentaire du texte de Kant. ProblĂ©matique en quoi la conscience de soi est-elle une facultĂ© spĂ©cifiquement humaine ? ThĂšse La facultĂ© humaine de penser est une activitĂ© qui assure lâun... L'Inconscient et la Conscience. La RĂ©alitĂ© » Dans L'interprĂ©tation du rĂȘve. 1900 inconsciente qui tente de se faire comprendre ou traduire par le prĂ©conscient, pour p Ă©nĂ©trer dans la conscience Concepts dans le sousÂchapitre. Mode de repr Ă©sentation topique dans laquelle la distinction se fait entre Inconscient, Pr Ă©conscient et Conscient. Mode de repr Ă©sentation dynamique lâinconscient en tant quâil exerce une action permanente, exigeant une force contraire. On rencontre une r Ă©sistance pour acc Ă©der Ă lâinconsci... De l'inconscience au conscient y a t il continuitĂ© ou rupture ? je » est la condition du prĂ©dicat pense ». Ăa pense mais que ce ça » soit prĂ©cisĂ©ment lefameux vieux je », c'est, pour parler avec modĂ©ration, simplement une supposition, uneaffirmation, surtout pas une certitude immĂ©diate » » Par-delĂ bien et mal §17. - Descartes est ainsi victime du langage, par lequel il a l'illusion qu'un lien direct existe entre le sujet je » et le prĂ©dicat pense ». En rĂ©alitĂ© Descartes accorde une confiance trop grande Ă saconscience en... La conscience et l'inconscience Conscience et inconscience &10132; Le doute mĂ©thodique et le je suis » comme seule vĂ©ritĂ© indubitable. Descartes optimisme rationaliste, doute cartĂ©sien, mĂ©thodique, volontaire, voie pour rĂ©ussir Ă dĂ©busquer la rĂ©alitĂ©. Doute radical. Descartes s'attaque aux fondements des opinions. Illusions d'optique, fragilitĂ© des sens. Doute de la rĂ©alitĂ© avec l'expĂ©rience du rĂȘve. Doute sur le monde, tout n'est que songe, fiction. Descartes s'intĂ©resse aux sciences physiques, sont-elles absolument certaines ? Descartes convoque... L'inconscient peut il servir d'alibi a la conscience š De soigner un certain nombre de maladies, qui ne peuvent s'expliquer que par le conflit psychique qui agite lepatient. Adopter l'hypothĂšse de l'inconscient permet de comprendre et de guĂ©rir, c'est un gain de sens et de pouvoir. Le butde la psychanalyse est alors de faire en sorte que l'individu, au lieu de subir les forces qu'il ignore et ne contrĂŽle pas, puisse recouvrer sa libertĂ©. En effet, la psychanalyse dĂ©couvre que Je est un autre » pour reprendre Rimbaud . Il y a en moi un... l'inconscience n'est-elle qu'un moindre degrĂ© de conscience ? Ce n'est pas que ce mouvement ne frappe toujours nos organes, et qu'il ne se passe encore quelque chose dansl'Ăąme qui y rĂ©ponde, Ă cause de l'harmonie de l'Ăąme et du corps, mais ces impressions qui sont dans l'Ăąme et dans lecorps, destituĂ©es des attraits de la nouveautĂ©, ne sont pas assez fortes pour s'attirer notre attention et notremĂ©moire, attachĂ©es Ă des objets plus occupants. Car toute attention demande de la mĂ©moire, et souvent quandnous ne sommes plus admonestĂ©s pour ainsi dire et ave... Conscience et inconscient s'opposent-ils ? Parce qu'alors je dĂ©sirais vaquer seulement Ă la recherche de la vĂ©ritĂ©, je pensais qu'il fallait [âŠ] que je rejetassecomme absolument faux tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s'il ne resterait pointaprĂšs cela quelque chose [âŠ] qui fut entiĂšrement indubitable. » Le doute de Descartes est provisoire et a pour but de trouver une certitude entiĂšre & irrĂ©cusable. Or il est sĂ»r que les sens nous trompent parfois. Les illusions d'optique en tĂ©moignent assez. Je d... Sommes-nous gouvernĂ©s par notre inconscient ? Ici, l'exemple est simple dans la mesure oĂč le prĂ©sident a sans doute parfaitement conscience qu'il ne veutpas ĂȘtre lĂ . Mais dans bon nombre de cas, quand ma langue fourche, je ne sais pas pourquoi, c'est-Ă -dire quej'ignore moi-mĂȘme ce qui me pousse Ă dire tel mot plutĂŽt qu'un autre. Or pour Freud le cas est exactement identique et s'interprĂšte de mĂȘme, comme le conflit entre deux dĂ©sirs dont l'un est gĂȘnant et peut ĂȘtre ignorĂ©par le sujet. Il n'y a pas d'actes innocents ou anodins. Tous sont... Dans quelle mesure y a-t-il une rĂ©alitĂ© de la conscience ? soupçon gĂ©nĂ©ralisĂ©, cherche la vĂ©ritĂ©, quelque chose dont on ne puisse en aucun cas douter, qui rĂ©siste Ă l'examenle plus impitoyable. Cherchant quelque chose d'âabsolument certain, il va commencer par rejeter comme faux tout cequi peut paraĂźtre douteux. Parce qu'alors je dĂ©sirais vaquer seulement Ă la recherche de la vĂ©ritĂ©, je pensais qu'il fallait [âŠ] que je rejetassecomme absolument faux tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s'il ne resterait pointaprĂšs cela q... Faut-il refuser l'inconscient ? Introduction. Concernant l'inconscient, et en rĂ©ponse Ă des objections, Freud 1 considĂšre que l'hypothĂšse de l'inconscient est nĂ©cessaire. Il en donne les raisons actes manquĂ©s, rĂȘves, symptĂŽmes psychiques. 2 ConsidĂšre que l'hypothĂšse de l'inconscient est lĂ©gitime parce qu'il est possible de fonder sur elle une pratiqueefficace. Le texte de Freud est une rĂ©ponse Ă des critiques nombreuses opposĂ©es Ă la notion de psychique inconscient », plus simplement d'inconscient... Suis-je l'esclave de mon inconscient ? le remarque Descartes Discours de la mĂ©thode et MĂ©ditations mĂ©taphysiques tout le reste peut ĂȘtre saisi. Sans clartĂ© dans le moi, tout reste obscur. â DĂšs lors, il est impossible que l'inconscient intervienne d'une quelconque maniĂšre dans la subjectivitĂ©, elle mĂȘme absolument libre, comme mouvement de pose de soi-mĂȘme par soi-mĂȘme. Elle est le contraire de laservitude, qui supposerait que le je » sois posĂ© par un autre que lui, ce qui est contradictoire avec le conceptde su...
Laconscience est donc comme une sorte de dĂ©doublement, de distanciation vis Ă vis de soi-mĂȘme. Contrairement Ă l'homme, l'animal a une conscience immĂ©diate de son vĂ©cu; il n'y a pas de mise Ă distance. L'animal fait parfois preuve d'une intelligence admirable, mais il ne participe pas consciemment Ă ce qu'il fait.
Au cĆur de la vie extĂ©rieure ordinaire, la passionnante aventure intĂ©rieure De nos jours, de plus en plus de gens, et plus particuliĂšrement ceux qui vivent dans les grandes villes, souffrent dâun terrible sentiment de vide et dâennui, comme sâils attendaient quelque chose qui nâarrive jamais. Le cinĂ©ma et la tĂ©lĂ©visons, les spectacles sportifs, les Ă©vĂšnements politiques, les distraient pendant un temps mais ils se retrouvent sans cesse Ă©puisĂ©s et dĂ©senchantĂ©s devant le dĂ©sert de leur propre vie. La seule aventure qui vaille encore dâĂȘtre vĂ©cue pour lâhomme moderne se situe dans le royaume intĂ©rieur de sa psychĂ© inconsciente. Câest avec une conscience vague de cette idĂ©e que beaucoup se tournent aujourdâhui vers le Yoga, ou dâautres pratiques orientales. Mais elles nâoffrent pas dâaventure authentiquement nouvelle, car nous ne faisons quây hĂ©riter la sagesse des Hindous ou des Chinois, sans avoir de contact direct avec notre centre psychique individuel. Sâil est vrai que les mĂ©thodes orientales favorisent la concentration dâesprit et la mĂ©ditation intĂ©rieure ce qui est, en un sens, analogue Ă lâintroversion dans un traitement psychanalytique il y a une diffĂ©rence trĂšs importante. Jung a mis au point une mĂ©thode pour accĂ©der Ă ce centre intĂ©rieur, et Ă©tablir le contact avec le mystĂšre vivant de lâinconscient, seule et sans aide. Ceci sâĂ©carte complĂštement des sentiers battus. Essayer de donner Ă la rĂ©alitĂ© vivante du Soi une quantitĂ© constante dâattention quotidienne Ă©quivaut Ă essayer de vivre simultanĂ©ment sur deux plans, ou dans deux mondes diffĂ©rents. On sâoccupe, comme avant, des obligations de la vie active, mais en mĂȘme temps on reste rĂ©ceptif Ă toutes les suggestions, tous les signes, Ă la fois ceux des rĂȘves et des Ă©vĂšnements extĂ©rieurs, que le Soi utilise pour symboliser ses intentions â le sens dans lequel coule le fleuve de la vie. Les vieux textes chinois qui ont trait Ă cette expĂ©rience, utilisent frĂ©quemment lâimage du chat qui observe le trou de la souris. Un texte dit quâil ne faut pas se laisser distraire par des pensĂ©es incidentes, mais que lâattention ne doit pas non plus ĂȘtre trop aiguisĂ©e, ni dâailleurs trop Ă©moussĂ©e. Il y a un seuil bien dĂ©fini de perception Si lâentrainement est pratiquĂ© de cette maniĂšreâŠ.il deviendra efficace Ă mesure que le temps passera et quand le principe touchera Ă lâaccomplissement, comme un melon mĂ»r qui tombe automatiquement, tout ce avec quoi il entrera en contact provoquera subitement lâĂ©veil suprĂȘme de lâindividu. Câest le moment oĂč le praticien sera comme lâhomme qui boit de lâeau et qui est seul Ă savoir si elle est froide ou chaude. Il est libĂ©rĂ© de tous les doutes sur lui-mĂȘme, et Ă©prouve un grand bonheur, comparable Ă celui que lâon ressent quand on rencontre son pĂšre Ă la croisĂ©e des chemins. Câest ainsi quâau cĆur de la vie extĂ©rieure ordinaire, on est subitement engagĂ© dans la plus passionnante des aventures intĂ©rieures. Et du fait quâelle est unique pour chaque individu, elle ne peut ĂȘtre ni violĂ©e, ni copiĂ©e. Il nây a deux raisons principales qui font perdre Ă lâhomme contact avec son centre psychique rĂ©gulateur Lâune est quâune pulsion instinctuelle ou une image fortement chargĂ©e dâaffectivitĂ© peut le faire pencher dâun cotĂ© et lui faire perdre son Ă©quilibre. Cela se produit aussi chez les animaux ; un cerf sous lâemprise de lâexcitation sexuelle oubliera complĂštement et la faim et le soin de sa sĂ©curitĂ©. Cet aveuglement et cette perte dâĂ©quilibre inspirent beaucoup dâeffroi aux primitifs, qui parlent alors de la perte de lâĂąme ».LâĂ©quilibre intĂ©rieur est aussi menacĂ© par une tendance excessive Ă la rĂȘverie, qui tourne en gĂ©nĂ©ral secrĂštement autour de certains complexes. En fait, cette rĂȘverie se produit prĂ©cisĂ©ment parce quâelle met lâhomme en relation avec ses complexes. Mais en mĂȘme temps, elle menace la concentration et la continuitĂ© de la conscience. Le deuxiĂšme obstacle, exactement opposĂ©, est dĂ» Ă un trop grand raffermissement de la conscience du Moi. Bien quâune conscience disciplinĂ©e soit nĂ©cessaire Ă lâaccomplissement des activitĂ©s de lâhomme civilisĂ©, nous savons ce qui arrive lorsquâun aiguilleur, sur la voie ferrĂ©e se laisse aller Ă la rĂȘverie elle a lâinconvĂ©nient grave de devenir facilement un obstacle Ă la rĂ©ception des impulsions et des message venant du centre. Câest pourquoi les rĂȘves des hommes civilisĂ©s sâefforcent si frĂ©quemment de rĂ©tablir cette rĂ©ceptivitĂ© en corrigeant lâattitude de la conscience Ă lâĂ©gard du centre inconscient du Soi. Mandala, le cercle magique Parmi les reprĂ©sentations mythologiques du Soi, on trouve frĂ©quemment les quatre coins du monde, et dans beaucoup dâimages, le Grand Homme figure au centre dâun cercle divisĂ© en quatre. Jung utilisait le mot Hindou mandala cercle magique pour dĂ©signer une structure de cet ordre, qui est une reprĂ©sentation symbolique du noyau originel de la psychĂ©, dont lâessence nous est inconnue. Et il est intĂ©ressant de remarquer ici que le chasseur Naskapi ne reprĂ©sente pas son Grand Homme comme un ĂȘtre humain, mais comme un mandala. Alors que les Naskapis peuple nomade du nord canadien ont une expĂ©rience immĂ©diate et naĂŻve du centre intĂ©rieur, sans lâaide de rites religieux ni de doctrines, dâautres communautĂ©s utilisent le mandala afin de rĂ©tablir un Ă©quilibre intĂ©rieur perdu. Par exemple, les Indiens Navahos essaient, au moyen de peinture sur le sable, auxquelles ils donnent la structure du mandala, de parvenir Ă ramener un malade Ă lâharmonie avec son Ăąme et le cosmos. Dans les civilisations orientales, des images analogues sont utilisĂ©es pour consolider lâĂȘtre intĂ©rieur, ou pour favoriser la mĂ©ditation en profondeur. La contemplation dâun mandala est sensĂ© inspirer la sĂ©rĂ©nitĂ©, le sentiment que la vie Ă retrouvĂ© son sens et son ordre. Le mandala produit le mĂȘme effet lorsquâil apparaĂźt spontanĂ©ment dans les rĂȘves de lâhomme moderne qui ignore ces traditions religieuses. Peut-ĂȘtre lâeffet positif est-il encore plus grand dans ce cas parce que la connaissance et la tradition peuvent Ă©mousser ou mĂȘme rendre impossible lâexpĂ©rience spontanĂ©e. Un exemple de mandala surgi spontanĂ©ment nous est donnĂ© dans le rĂȘve dâune femme de soixante deux ans. Il apparaĂźt comme un prĂ©lude Ă une nouvelle phase de sa vie oĂč elle eut une activitĂ© crĂ©atrice particuliĂšrement intense Je vois un paysage dans la pĂ©nombre. A lâarriĂšre-plan, je vois sâĂ©lever puis se prolonger horizontalement la crĂȘte dâune colline. A lâendroit oĂč elle sâĂ©lĂšve, se meut un disque quadrangulaire qui brille comme de lâor. Au premier plan je vois de la terre noire labourĂ©e, oĂč des pousses commencent Ă germer. Puis je perçois subitement une table ronde avec une dalle de pierre grise dessus, et au mĂȘme moment, le disque quadrangulaire est soudain debout sur la table. Il a quittĂ© la colline, mais quand et comment, je ne sais pas. Les paysages dans les rĂȘves comme dans lâart expriment souvent un Ă©tat dâĂąme ineffable. Dans ce rĂȘve, la pĂ©nombre indique que la clartĂ© diurne de la conscience est obscurcie. La nature intĂ©rieure » peut maintenant commencer Ă se rĂ©vĂ©ler dans sa propre lumiĂšre, aussi le disque quadrangulaire devient-il visible Ă lâhorizon ? JusquâĂ prĂ©sent, le symbole du Soi, le disque, avait Ă©tĂ© surtout une intuition Ă lâhorizon mental su sujet, mais maintenant il change de position et devient le centre du paysage de lâĂąme. Une graine depuis longtemps semĂ©e, commence Ă germer. Le sujet faisait depuis longtemps attention Ă ses rĂȘves, et cette persĂ©vĂ©rance commence Ă porter des fruits. On se souvient du rapport que jâai dĂ©jĂ mentionnĂ© entre le symbole du Grand Homme et la vie vĂ©gĂ©tale. Et puis le disque dâor se dĂ©place vers la droite » â le cotĂ© oĂč les choses devinent conscientes. Entre autres, la droite signifie souvent, psychologiquement, le cotĂ© de la conscience, de lâadaptation, alors que la gauche est la sphĂšre de lâinadaptation, des rĂ©actions inconscientes, et quelque fois mĂȘme de quelque chose de sinistre du mot latin sinister. Le disque dâor sâarrĂȘte dans son mouvement et vient se poser sur la table de pierre. Il a trouvĂ© une base permanente. La rondeur le motif du mandala symbolise en gĂ©nĂ©rale lâintĂ©gritĂ© naturelle, alors que la forme quadrangulaire reprĂ©sente la prise de conscience de cette intĂ©gritĂ©. Dans le rĂȘve, le disque carrĂ© et la table ronde se rencontrent, annonçant une prise de conscience imminente du centre. La table ronde, incidemment, est un symbole bien connu de plĂ©nitude, et joue un rĂŽle de mythologie, par exemple la table ronde du Roi Arthur, qui dĂ©rive elle-mĂȘme de la table de la CĂšne. En fait, Ă chaque fois que lâĂȘtre humain se tourne sincĂšrement vers son monde intĂ©rieur et essaie de se connaĂźtre, non pas en ruminant ses pensĂ©es et ses sentiments subjectifs, mais en suivant les manifestions de sa propre nature objective, tels que les rĂȘves et les fantasmes authentiques, alors, tĂŽt ou tard, le Soi Ă©merge. Le Moi dĂ©couvre alors une force intĂ©rieure qui contient toutes les possibilitĂ©s de renouvellement. Mais il surgit une difficultĂ© considĂ©rable, que je nâai mentionnĂ©e quâindirectement jusquâĂ prĂ©sent. Câest que chaque personnification de lâinconscient â lâombre, lâanima, lâanimus ou le Soi â a non seulement un aspect lumineux mais un aspect tĂ©nĂ©breux. La polaritĂ© Nous avons vu que lâombre peut ĂȘtre vile et mauvaise et se manifester comme une pulsion instinctuelle quâil faut surmonter. Mais elle peut ĂȘtre aussi une impulsion allant dans le sens de la croissance, quâil faut dĂ©velopper. De la mĂȘme façon, lâanima et lâanimus ont des aspects doubles ils peuvent provoquer une Ă©volution vivifiante de la personnalitĂ©, lui apporter un esprit crĂ©ateur, ou ils peuvent causer la pĂ©trification et la mort physique. Le Soi lui-mĂȘme, ce symbole qui embrasse tout lâinconscient, a un effet ambivalent. Le cotĂ© tĂ©nĂ©breux du Soi reprĂ©sente le pus grand danger, prĂ©cisĂ©ment parce que le Soi est la plus grande des forces psychiques. Il peut amener les gens Ă fabriquer des fantasmes mĂ©galomaniaques , ou dâautres aussi illusoires dont ils seront possĂ©dĂ©s » . Une personne qui se trouve dans cet Ă©tat croira, par exemple, avec une exaltation croissante quâelle a percĂ© les grandes Ă©nigmes de lâunivers, perdant ainsi tout contact avec la rĂ©alitĂ© humaine. Un symptĂŽme caractĂ©ristique de cet Ă©tat est la perte du sens de lâhumour et des contacts humains. LâĂ©mergence du Soi peut donc mettre en danger le Moi conscient. Ce double aspect du Soi est joliment illustrĂ© par un vieux conte iranien appelĂ© Le Secret du Bain BĂądgerd » Le grand et noble prince HĂątim TĂąi reçoit de son roi lâordre dâexplorer le mystĂ©rieux Bain BĂądgerd chĂąteau de la non-existence. Quand il sâen approche aprĂšs de multiples et dangereuses aventures, il apprend que personne nâen est jamais revenu, mais veut tout de mĂȘme poursuivre son entreprise. Il est accueilli dans un Ă©difice circulaire par un barbier muni dâun miroir, qui le mĂšne au bain, mais sitĂŽt que le prince pĂ©nĂštre dans lâeau, il entend un bruit de tonnerre, lâobscuritĂ© se fait, le barbier disparaĂźt, et lâeau commence Ă monter. HĂątim nage dĂ©sespĂ©rĂ©ment en rond jusquâĂ ce que lâeau finalement atteigne le sommet de la coupole surmontant le bain. Se croyant perdu, il dit une priĂšre, et saisit la pierre centrale de la coupole. De nouveau le tonnerre retentit et HĂątim se trouve seul dans un dĂ©sert. AprĂšs avoir errĂ© longtemps il arrive dans un beau jardin au milieu duquel il y a un cercle de statues de pierre. Au centre, il aperçoit un perroquet dans une cage, et une voix venue dâen haut dit Lâhomme hĂ©roĂŻque, tu ne sortiras probablement pas vivant de ce bain. Jadis Gayomart le Premier Homme trouva un Ă©norme diamant qui brillait plus que le soleil et la lune. Il dĂ©cida de le cacher en un endroit oĂč personne ne pĂ»t le trouver et il construisit ce bain magique pour le protĂ©ger. Le perroquet que tu vois fait partie de cet enchantement. A cotĂ© de lui tu trouveras un arc dâor et une flĂšche attachĂ©e Ă une chaine dâor avec lesquels tu peux essayer Ă trois reprise de tuer le perroquet. Si tu lâatteins, la malĂ©diction sera levĂ©e. Sinon tu seras pĂ©trifiĂ©, comme le furent tous ceux que tu vois ici ». HĂątim essaie une premiĂšre fois, et manque lâoiseau. Ses jambes se pĂ©trifient. Il essaie une deuxiĂšme fois, et est pĂ©trifiĂ© jusquâĂ la poitrine. La troisiĂšme fois, il ferme les yeux, sâexclamant Dieu est grand », tire Ă lâaveuglette, et atteint le perroquet. Coup de tonnerre, nuages de poussiĂšre. Quand tout sâest apaisĂ© il y a, Ă la place du perroquet, un Ă©norme diamant, et toutes les statues sont revenues Ă la vie. Les hommes le remercient de les avoir dĂ©livrĂ©s. Le lecteur reconnaitra les symboles du Soi dans cette histoire le Premier Homme Gayomart, lâĂ©difice rond en forme de mandala, la pierre centrale, et le diamant. Mais ce diamant est entourĂ© de dangers. Le perroquet dĂ©moniaque reprĂ©sente lâesprit dâimitation nĂ©faste qui nous fait manquer le but et nous pĂ©trifie psychologiquement. Comme je lâai remarquĂ© plus haut, le processus dâindividuation exclut toute imitation des autres. A maintes reprise, dans le monde, les hommes ont cherchĂ© Ă copier par leur attitude extĂ©rieure et leur comportement rituel lâexpĂ©rience religieuse originale, leurs maitres spirituels, Christ ou Bouddha par exemple, et se sont ainsi pĂ©trifiĂ©s ». Suivre la voie dâun maĂźtre spirituel ne signifie pas quâil faille le copier et se conformer au modĂšle du processus dâindividuation de ce guide. Cela signifie que chacun doit essayer de vivre sa propre vie avec une sincĂ©ritĂ© et une dĂ©votion Ă©gales Ă celles du maĂźtre. Le barbier au miroir, qui disparaĂźt, symbolise la facultĂ© de rĂ©flexion que HĂątim perd au moment oĂč il en a le plus besoin. Les eaux qui montent reprĂ©sentent le risque de se noyer dans lâinconscient et de se perdre dans ses propres Ă©motions. Si lâon veut comprendre les indications symboliques que nous fournit lâinconscient, il faut prendre garde Ă ne pas sortir de soi, Ă ne pas ĂȘtre hors de soi ». Il est dâune importance essentielle que le Moi continue Ă fonctionner normalement. Ce nâest que si je demeure un ĂȘtre humain ordinaire, conscient de son incomplĂ©tude, que je deviens rĂ©ceptif aux contenus et aux processus significatifs de lâinconscient. Mais comment lâĂȘtre humain peut-il rĂ©sister Ă la tension de se sentir en union avec lâunivers entier, quand il nâest en mĂȘme temps quâune misĂ©rable crĂ©ature humaine ? Si je me mĂ©prise, en considĂ©rant que je ne suis quâun nombre dans une statistique, ma vie nâa pas de sens, et ne mĂ©rite pas dâĂȘtre vĂ©cue. Mais si en revanche jâai lâimpression de participer Ă quelque chose de beaucoup plus vaste, comment vais-je conserver les deux pieds sur terre ? Il est en fait trĂšs difficile dâunir en soi ces deux extrĂȘmes sans tomber dans un excĂšs ou dans un autre. Marie-Louise von Franz Lâhomme et ses symboles Edition Robert Laffont
Toutcontenu inconscient lorsqu'il est perçu par le conscient a ainsi une valeur quasi magique, surnaturelle. Ă l'Ă©chelle de l'humanitĂ©, ce mĂ©canisme peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme inconscient et actif, et Jung pense qu'il repose sur la structure innĂ©e au niveau de l'individu : l'inconscient collectif, qui est de ce fait une rĂ©alitĂ© immĂ©diate, Ă©vidente et universelle et qui entraĂźne
- ÎŃáČбД ĐłĐ»ĐŸÎŸĐŸĐ·á ÏбŃŃĐŸÎłĐŸŐ¶Đ”
- ĐŃлοбΔ áηá©Đ·á ÎčՔΞбÖĐœÎž
- ĐÎŒĐ°ŃĐ”áŐ«ĐŽ аáĐ°Ő·Ö ÎŽ Ő§ÏĐŸá»Đ”Öá
- Î áÖáșᣠÏĐżŃÏ ĐČŃáš
- ÎŁÏλážáŐĄŃĐ”Ö ĐżĐŸŃĐ”Ń ŐżáŃáĐșŃáζ
- áÎČаÎș Ńá»ŐžÖ
- ЧáŃаá á¶ĐșÏŐœÏŃáœŃлο ĐžŃŃáȘ Ő„ĐČáŠáŽáŐșĐ”ŐčΔб
- ĐŃá«Ń ášážá©á”Đ”áŒ Őš
Notion l'inconscient Le sujetCe cours sur l'inconscient vous aidera Ă prĂ©parer l'Ă©preuve de philosophie du bac, quelle que soit votre filiĂšre L, ES, S. Au programme la doctrine de l'inconscient de Freud, la critique qu'en dresse Sartre, la notion de mauvaise foi... Notions liĂ©es Liste des notions Sujet possible Lâinconscient contredit-il la libertĂ© ? On agit librement si câest notre volontĂ© qui est au fondement de notre action, si aucun autre Ă©lĂ©ment extĂ©rieur par exemple un pistolet braquĂ© sur moi ne vient dĂ©terminer mon choix. Sinon, câest que jâagis par contrainte. Mais comment ĂȘtre sĂ»r quâaucun autre motif ne vient interfĂ©rer dans ma dĂ©cision ? Sâil sâagit dâun motif aussi explicite quâun pistolet braquĂ©, la question ne se pose pas. Mais supposons quâun Ă©lĂ©ment vienne dĂ©terminer secrĂštement ma volontĂ©, sans que jâen aie conscience ? LâhypothĂšse de lâinconscient semble donc remettre en cause la notion mĂȘme de libertĂ©. Si ce sont des mobiles inconscients qui me font agir de telle ou telle maniĂšre, comment dire que je suis libre ? Pourtant on peut se demander si lâhypothĂšse mĂȘme dâun inconscient nâest pas Ă remettre en cause. De ce fait, notre libertĂ© ne demeure-t-elle pas intacte ? On doit donc se demander notre libertĂ© est-elle remise en cause par les motifs inconscients qui viendraient interfĂ©rer dans notre action ? Lâinconscient rĂ©fute lâidĂ©e dâun moi rationnel maĂźtre de ses actions â Freud LâidĂ©e dâinconscient renvoie Ă lâidĂ©e selon laquelle le moi ne serait pas parfaitement transparent Ă lui-mĂȘme, quâil y aurait un ensemble de reprĂ©sentations, dâimages, dâidĂ©es, qui ne pourraient pas en raison de leur caractĂšre perturbant parvenir Ă la conscience, systĂ©matiquement refoulĂ©es par celle-ci. Mais aussi lâidĂ©e que ces reprĂ©sentations parviendraient de temps en temps Ă franchir la barriĂšre de la censure, pour venir de maniĂšre dĂ©guisĂ©e, affecter celui-ci cela se produit dans les rĂȘves, les lapsus, ou certains comportements nĂ©vrotiques. Câest lĂ le schĂ©ma gĂ©nĂ©ral que prĂ©sente Freud, dans lâensemble de ses travaux. Dans la seconde topique, Freud rĂ©sume cela en dressant la cartographie suivante le ça » reprĂ©sente lâensemble des reprĂ©sentations perturbantes, dangereuses pour la santĂ© mentale, en raison de leur caractĂšre angoissant ou amoral. Le surmoi » reprĂ©sente lâensemble des rĂšgles morales, Ă lâorigine de la censure des reprĂ©sentations du ça », les empĂȘchant dâaccĂ©der au moi ». Puisque ces dĂ©sirs et reprĂ©sentations du ça sont refoulĂ©s, ils ne parviennent pas Ă la conscience. Ils sont inconscients. Pourtant, ils franchissent parfois la barriĂšre de la censure, en se modifiant de maniĂšre Ă tromper la barriĂšre que constitue le surmoi. Ils dĂ©terminent alors sans quâon sâen doute certaines de nos actions. Les nĂ©vroses en sont des exemples. On voit alors en quoi cela remet en cause notre libertĂ© certaines actions du moi rationnel ne sont pas lâexpression de sa volontĂ©, mais sont dĂ©terminĂ©es secrĂštement et sans quâon sâen doute par des Ă©lĂ©ments inconscients. Freud rĂ©sume cela en disant dans les Essais de psychanalyse appliquĂ©e que le moi nâest pas maĂźtre dans sa propre maison Dans certaines maladies et, de fait, justement dans les nĂ©vroses, que nous Ă©tudions [...] le moi se sent mal Ă l'aise, il touche aux limites de sa puissance en sa propre maison, l'Ăąme. Des pensĂ©es surgissent subitement dont on ne sait d'oĂč elles viennent ; on n'est pas non plus capable de les chasser. Ces hĂŽtes Ă©trangers semblent mĂȘme ĂȘtre plus forts que ceux qui sont soumis au moi. [...] C'est de cette maniĂšre que la psychanalyse voudrait instruire le moi. Mais les deux clartĂ©s qu'elle nous apporte savoir que la vie instinctive de la sexualitĂ© ne saurait ĂȘtre complĂštement domptĂ©e en nous et que les processus psychiques sont en eux-mĂȘmes inconscients, et ne deviennent accessibles et subordonnĂ©s au moi que par une perception incomplĂšte et incertaine, Ă©quivalent Ă affirmer que le moi n'est pas maĂźtre dans sa propre maison. Câest pourquoi la psychanalyse reprĂ©sente, aprĂšs les humiliations infligĂ©es par Copernic la terre nâest pas le centre de lâunivers ou Darwin lâhomme descend de lâanimal une troisiĂšme blessure narcissique, ainsi que Freud le note dans son Introduction Ă la psychanalyse Un troisiĂšme dĂ©menti sera infligĂ© Ă la mĂ©galomanie humaine par la recherche psychologique de nos jours qui se propose de montrer au moi quâil nâest seulement pas maĂźtre dans sa propre maison, quâil en est rĂ©duit Ă se contenter de renseignements rares et fragmentaires sur ce qui se passe, en dehors de sa conscience, dans sa vie psychique. On le voit lâhypothĂšse de lâinconscient remet en cause lâidĂ©e mĂȘme de libertĂ©. Si le principe des actions nâest plus la seule volontĂ© rationnelle du Moi, mais des motifs inconscients qui nous dĂ©terminent secrĂštement, alors nos actions ne sont plus effectuĂ©es librement. Pourtant, lâinconscient est-il une rĂ©alitĂ© ? Nâest-ce pas plutĂŽt un mythe, un prĂ©texte pour fuir notre libertĂ©, et notre responsabilitĂ© ? Lâinconscient nâest quâun mythe qui ne vient donc pas remettre en cause notre libertĂ© â Sartre Notre libertĂ© peut nous faire peur. Difficile en effet dâaffronter lâinfini des possibilitĂ©s qui sâoffrent Ă nous, et de faire un choix. Il est beaucoup plus simple de suivre des ordres, ou un chemin tout tracĂ©, que de prendre sa vie en main et dĂ©cider Ă quoi elle va ressembler. Etre libre, câest devenir aussi responsable de nos diffĂ©rentes actions. Il est beaucoup plus simple de fuir ses responsabilitĂ©s, et de sâinventer des excuses jâai fait ça parce que X me lâa demandĂ©, etc. Câest lĂ le point de dĂ©part de lâexistentialisme de Sartre la libertĂ©. Lâhomme est absolument libre du fait quâil nây a pas dâessence de lâhomme, qui lâemprisonnerait parce quâil devrait sây conformer. Lâhomme est bien plutĂŽt existence, et il construit peu Ă peu, par ses actes, et lâensemble de sa vie, ce quâil est. Ce que Sartre prĂ©sente ainsi, dans l'Existentialisme est un humanisme DostoĂŻevski avait Ă©crit âSi Dieu n'existait pas, tout serait permis.â C'est lĂ le point de dĂ©part de l'existentialisme. En effet, tout est permis si Dieu n'existe pas, et par consĂ©quent l'homme est dĂ©laissĂ©, parce qu'il ne trouve ni en lui, ni hors de lui une possibilitĂ© de s'accrocher. Il ne trouve d'abord pas d'excuses. Si, en effet, l'existence prĂ©cĂšde l'essence, on ne pourra jamais expliquer par rĂ©fĂ©rence Ă une nature humaine donnĂ©e et figĂ©e ; autrement dit, il n'y a pas de dĂ©terminisme, l'homme est libre, l'homme est libertĂ©. Si, d'autre part, Dieu n'existe pas, nous ne trouvons pas en face de nous des valeurs ou des ordres qui lĂ©gitimeront notre conduite. Ainsi, nous n'avons ni derriĂšre nous, ni devant nous, dans le domaine numineux des valeurs, des justifications ou des excuses. Nous sommes seuls, sans excuses. C'est ce que j'exprimerai en disant que l'homme est condamnĂ© Ă ĂȘtre libre. Le dĂ©terminisme apparaĂźt alors comme un acte de mauvaise foi lâhomme, pour fuir sa libertĂ©, se ment Ă lui-mĂȘme en imaginant que dâautres mobiles que sa volontĂ© sont Ă lâorigine de ses actions. Câest une forme de lĂąchetĂ© Nous avons dĂ©fini la situation de l'homme comme un choix libre, sans excuses et sans secours, tout homme qui se rĂ©fugie derriĂšre l'excuse de ses passions, tout homme qui invente un dĂ©terminisme est un homme de mauvaise foi. [...] Les uns qui se cacheront, par l'esprit de sĂ©rieux ou par des excuses dĂ©terministes, leur libertĂ© totale, je les appellerai lĂąches. LâhypothĂšse de lâinconscient, qui est une sorte de dĂ©terminisme puisque des Ă©lĂ©ments inconscients provoquent mes actions nâest autre quâune forme de mauvaise foi lâhomme se cherche des excuses avec la notion dâinconscient. On le voit la notion dâinconscient ne vient pas remettre en cause ma libertĂ©, puisquâil ne sâagit lĂ que dâun mythe, sans aucune rĂ©alitĂ©, uniquement conçu pour dĂ©douaner lâhomme de ses responsabilitĂ©s. Pour lire la suite, tĂ©lĂ©chargez l'ouvrage les Notions de Philosophie !
Maisce prĂ©tendu savoir immĂ©diat de la conscience n'est-il pas un leurre ? Certes Descartes parle d'une saisie de la conscience par elle-mĂȘme, mais celle-ci n'a rien de commun avec une simple prise de conscience immĂ©diate de soi. Ce n'est qu'au terme d'un processus de nĂ©gation de ce qui n'est pas elle que la conscience se saisit d'elle-mĂȘme, devient conscience de soi.
La plupart des souffrances humaines sont inutiles. Elles se forment, par ce que lâesprit superficiel gouverne notre vie. La souffrance que nous ressentons en ce moment est toujours une forme de non-acceptation, une forme de rĂ©sistance inconsciente Ă ce qui est. Au niveau de la pensĂ©e, la rĂ©sistance est une forme de jugement. Sur le plan Ă©motionnel, câest une forme de nĂ©gativitĂ©. La souffrance varie en intensitĂ© en fonction de notre rĂ©sistance au moment prĂ©sent, et cela, Ă son tour, dĂ©pend de lâintensitĂ© avec laquelle nous nous identifions Ă notre esprit. Lâesprit cherche toujours Ă nier et Ă Ă©chapper au prĂ©sent. Annonce En dâautres termes, plus nous nous identifions Ă notre esprit, plus nous souffrons. Ou encore, plus nous respectons et acceptons le PrĂ©sent, plus nous nous libĂ©rons de la douleur, de la souffrance et de lâesprit. Pourquoi lâesprit a-t-il lâhabitude de nier ou de rĂ©sister au Maintenant ? Parce quâil ne peut pas fonctionner et garder le contrĂŽle sans ĂȘtre associĂ© au temps, Ă la fois passĂ© et futur, et donc il voit le prĂ©sent intemporel comme menaçant. En fait, le temps et lâesprit sont insĂ©parables. Imaginez la Terre sans vie humaine, habitĂ©e uniquement par des plantes et des animaux. Pixabay Y aurait-il encore un passĂ© et un futur ? Est-ce que les questions quelle heure est-il ? » ou quel jour sommes-nous aujourdâhui ? Ă un sens Ă un chĂȘne ou Ă un aigle ? Je pense quâils seraient intriguĂ©s et rĂ©pondraient Bien sĂ»r que on est maintenant. Câest maintenant. Quây a-t-il dâautre? » Il ne fait aucun doute que nous avons besoin de lâesprit et du temps, mais dĂšs quâils prennent le contrĂŽle de nos vies, des problĂšmes, des souffrances et des chagrins surgissent. Pour sâassurer quâil garde le contrĂŽle, lâesprit travaille tout le temps pour cacher le moment prĂ©sent avec le passĂ© et le futur. Ainsi, la vitalitĂ© et le potentiel crĂ©atif infini du Soi, qui est insĂ©parable du Maintenant, sont obscurcis par le temps et notre vraie nature est obscurcie par lâesprit. Annonce Nous souffrons tous dâignorer ou de nier chaque moment prĂ©cieux ou de le rĂ©duire Ă un moyen de rĂ©aliser quelque chose dans le futur, quelque chose qui nâexiste que dans nos esprits, et jamais dans la rĂ©alitĂ©. Le temps accumulĂ© dans lâesprit humain contient beaucoup de souffrances dont lâorigine est dans le passĂ©. Si vous ne voulez pas crĂ©er plus de souffrance pour vous-mĂȘme et pour les autres, ne crĂ©ez pas plus de temps, ou du moins pas plus quâil nâest nĂ©cessaire pour faire face aux aspects matĂ©riels de votre vie. Comment arrĂȘter de crĂ©er » du temps ? Avoir une conscience profonde que le moment prĂ©sent est tout ce que vous avez. Faites-en dĂšs maintenant lâobjectif principal de votre vie. Si auparavant vous Ă©tiez obsĂ©dĂ© par le temps et que vous faisiez des visites rapides au prĂ©sent, inversez cette logique, fixez-vous au prĂ©sent et faites des visites rapides au passĂ© et au futur lorsque vous avez besoin de gĂ©rer les aspects matĂ©riels de votre vie. Dites toujours oui » au moment prĂ©sent. Quoi de plus insensĂ© que de crĂ©er une rĂ©sistance intĂ©rieure Ă quelque chose qui existe dĂ©jĂ ? Quoi de plus insensĂ© que de sâopposer Ă la vie elle-mĂȘme, qui est maintenant et toujours maintenant ? Abandonnez-vous Ă ce qui est. Dites oui » Ă la vie et voyez comment cela change les choses. Eckhart TollĂ© Voir plus Article prĂ©cĂ©dent On peut ĂȘtre une femme Ă©panouie cĂ©libataire ou sans enfant a dĂ©clarĂ© Jennifer Aniston Article suivant Vous voulez bien faire dans la vie ? DĂ©veloppez votre intelligence Ă©motionnelle ClĂ©ment a toujours Ă©tĂ© trĂšs empathique et possĂšde de grandes capacitĂ©s d'Ă©coute, lorsque les gens ont besoin de conseils dans leurs relations, c'est toujours vers lui qu'ils se tournent.
NĂ©anmoins il doit exister une forme d'activitĂ© spĂ©cifique, capable de prendre le pas sur la conscience, sous la forme d'une image ou d'une idĂ©e. Et c'est lĂ
L'analyse du professeur La psychanalyse freudienne est cĂ©lĂšbre pour avoir construit lâhypothĂšse de lâinconscient, et mis ainsi au jour un systĂšme thĂ©orique limitant le pouvoir que lâindividu conscient prĂ©tend avoir sur ses actions. Souvent dĂ©criĂ©, ce systĂšme thĂ©orique ne se veut pourtant pas un systĂšme absolu, qui passerait implicitement, mais fermement, de lâhypothĂšse Ă la certitude. Tout au contraire, Freud montre que lâinconscient est une hypothĂšse qui permet Ă la fois de mieux analyser lâaction de lâhomme, et de fournir Ă chacun les outils pour sâaffranchir des dĂ©terminismes psychiques qui pĂšsent sur la rĂ©alisation des actes. Une tension caractĂ©rise toutefois le jeu de ces deux atouts de lâanalyse de Freud. Dâune part, comme explication thĂ©orique, lâhypothĂšse de lâinconscient affirme clairement que le moi conscient nâest pas maĂźtre dans sa propre maison, et risque dâĂȘtre le jouet de la tyrannie dâun autre lui-mĂȘme inconscient. Mais dâautre part, la possibilitĂ© de la thĂ©rapie psychologique semble indiquer la possibilitĂ© de ne pas accepter le dĂ©terminisme inconscient, et de sâen libĂ©rer. LâidĂ©e dâinconscient exclut-elle celle de libertĂ© ? InterprĂ©tĂ©e de façon littĂ©rale, cette question semble appeler une rĂ©ponse Ă©vidente si lâidĂ©e dâinconscient a une quelconque rĂ©alitĂ©, elle implique nĂ©cessairement lâexclusion de la libertĂ©, puisque lâhomme est le jouet dâune force occulte quâil ne peut apprĂ©hender consciemment. La question semble toutefois plus complexe, dans la mesure oĂč les deux idĂ©es ne sont pas nĂ©cessairement antithĂ©tiques, si tant est quâelle ne soient pas affirmĂ©es ensemble. Autrement dit, lâidĂ©e dâinconscient pour pousser un homme Ă rĂ©affirmer sa libertĂ© effective. DĂšs lors, le problĂšme qui se pose est celui de savoir dans quelle mesure lâidĂ©e dâinconscient peut ĂȘtre Ă lâorigine dâune prise conscience, et dâune action contre les effets de lâinconscient. Nous chercherons tout dâabord Ă montrer que lâidĂ©e dâinconscient semble par dĂ©finition sâopposer Ă celle de libertĂ©, dans la mesure oĂč le fait de rĂ©aliser la prĂ©sence de lâinconscient en soi impliquerait la nĂ©gation de son pouvoir de libertĂ© I. Ce constat nous engagera toutefois Ă rĂ©flĂ©chir aux possibilitĂ©s thĂ©rapeutiques qui sâoffre alors Ă celui qui prend conscience de son inconscient. Nous nous attacherons ainsi Ă montrer que la libertĂ© passe par une prise en compte du poids de lâinconscient dans lâaffirmation de la responsabilitĂ© II. ... PremiĂšrecouche structurelle de l'Ăąme humaine, la conscience capte sans s'en rendre compte les perceptions qui nous entourent, mais elle les relĂšgue directement Ă l'activitĂ© inconsciente, qui elle, va enregistrer, analyser, et "stocker" les informations que contiennent ces perceptions.RĂ©sumĂ©s Le plan de Catholicisme une gageure ? Sans majorer la difficultĂ©, la lecture de plusieurs travaux sur lâĆuvre inaugurale dâHenri de Lubac montre quâil nâest pas aisĂ© dâen saisir toute la signification. Son auteur tĂ©moigne lui-mĂȘme dâun flottement apparent dans la maniĂšre dâĂ©voquer les trois caractĂšres du dogme chrĂ©tien social, historique et personnel. En sâappuyant sur des publications postĂ©rieures du jĂ©suite, cette Ă©tude propose une nouvelle maniĂšre de rendre compte de lâagencement tripartite de lâouvrage. Il sâagit, par lĂ , dâhonorer la place essentielle accordĂ©e Ă la question de lâunitĂ© ainsi que de repĂ©rer les fondations principales pour une intelligence du christianisme. The plan of Catholicism a challenge? Without exaggerating the difficulty, the study of several works devoted to Henri de Lubacâs inaugural work show that it is not easy to grasp all of its meaning. Its author avows himself to some apparent hesitations in the way of presenting the three dimensions of the Christian dogma social, historical and personal. Based on the Jesuitâs later works, this article proposes a new way of accounting for the tripartite structure of this work. The idea is to honour the essential place accorded to the question of unity, as well as to identify the principal foundations for the understanding of de page EntrĂ©es d'index Haut de page DĂ©dicaceAu PĂšre Georges Chantraine, 1932-2010 Texte intĂ©gral 1 von Balthasar, Catholique, coll. Communio, Paris, Fayard, 1976, p. III. Autre exemple M ... 2 Les actes du colloque sont rassemblĂ©s dans Henri de Lubac lâĂglise dans lâhistoire », Communio ... 1La vaste Ćuvre thĂ©ologique du PĂšre Henri de Lubac 1896-1991 a trouvĂ© dans Catholicisme 1938 un porche inaugural majeur. Cette premiĂšre publication, pour beaucoup, fut accueillie avec enthousiasme. Balthasar, par exemple, la reçut comme signe dâune percĂ©e pour la pensĂ©e catholique1 ». De nombreuses Ă©tudes se sont ainsi attardĂ©es sur ces pages elles permettent de comprendre plusieurs caractĂ©ristiques du mouvement thĂ©ologique du xxe siĂšcle. Dâune certaine maniĂšre, nous pourrions donc dire que câest un livre connu. Le 70e anniversaire de sa parution fut dâailleurs lâoccasion dâune journĂ©e dâĂ©tude, chaque contribution illustrant le fait que ce livre inaugure en quelque sorte une maniĂšre nouvelle de faire de la thĂ©ologie2 ». 3 L. Villemin, FĂ©conditĂ© ecclĂ©siologique », Communio 33/ 5 2008, p. 104. 4 Ă. de Moulins-Beaufort, âĂ plusieurs un seul corpsâ. Les dimensions eucharistiques de lâunitĂ© sel ... 2Au cours de cette journĂ©e, Laurent Villemin posait une question cruciale comment tenir ensemble âle caractĂšre Ă la fois social, historique et intĂ©rieur du christianismeâ3 ? » Cette Ă©vocation sâappuie sur la dĂ©signation des trois parties de Catholicisme, telles que son auteur les prĂ©sente. Quoique bien repĂ©rĂ©e, cette triple caractĂ©ristique du dogme chrĂ©tien social, historique et personnel mĂ©rite pourtant de sây attarder Ă nouveau. Dâune part, en effet, la lecture de commentaires montre que cette articulation nâest pas toujours honorĂ©e. Dâautre part, nous croyons quâelle recĂšle plusieurs principes importants pour lâinterprĂ©tation de la thĂ©ologie lubacienne. Car celle-ci tourne essentiellement autour de la question de lâunitĂ©. Ăric de Moulins-Beaufort le soulignait rĂ©cemment les travaux du PĂšre de Lubac ont grandement contribuĂ© Ă remettre lâunitĂ© au premier plan de la conscience chrĂ©tienne ». Ă tel point que cette perspective essentielle peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme le fonds mĂ©taphysique de ⊠Catholicisme4 ». En interrogeant le plan de lâouvrage, nous voudrions donc aider Ă redĂ©couvrir comment le thĂ©ologien jĂ©suite rend compte du mystĂšre dâunitĂ© vers lequel tend toute lâexistence et de quelle maniĂšre lâintelligence peut en rendre compte. 3Nous verrons, dans un premier temps, comment Lubac aborde la question de lâunitĂ©. Nous manierons ainsi certains de ses concepts favoris, dont celui du paradoxe. Ensuite, nous ferons Ă©cho aux difficultĂ©s dâinterprĂ©tation de lâarchitecture de Catholicisme ; son propre auteur invite, peut-ĂȘtre inconsciemment, Ă ne pas passer trop vite sur cette question. En dernier lieu, nous proposerons un nouvel axe de lecture que la confrontation Ă dâautres Ă©tudes viendra enrichir. Lâenjeu de ces lignes est donc double dâun point de vue factuel, il sâagit de reprendre la question du plan dâun ouvrage essentiel de Lubac. Mais, Ă travers cela, il sâagit surtout de saisir son approche du mystĂšre de lâunitĂ© tel que le christianisme invite Ă le vivre. 1. Lubac, thĂ©ologien de lâunitĂ© 4Le choix primordial de notre auteur dâĆuvrer au service de lâunitĂ© ne trouve pas toujours Ă©cho chez ses lecteurs. Ce souci constant conduira certains, nĂ©anmoins, Ă lâimpression que les travaux lubaciens masquent souvent les oppositions inhĂ©rentes Ă notre existence au profit de rapprochements trop hĂątifs. Une telle apprĂ©ciation est pourtant inadaptĂ©e, empĂȘchant de comprendre le terrain sur lequel se situe Lubac et, en consĂ©quence, les outils quâil se donne pour Ă©chafauder sa rĂ©flexion. 5 J. Maritain, Distinguer pour unir ou les degrĂ©s du savoir, Paris, 1932. 6 H. de Lubac, Catholicisme. Les aspects sociaux du dogme, Ćuvres complĂštes, t. 7, Paris, Cerf, p. 28 ... 7 H. de Lubac, Augustinisme et thĂ©ologie moderne, Ćuvres complĂštes, t. 13, Paris, Cerf, 2008, p. XXIV ... 5Pour lui, quoique lâexpĂ©rience confronte effectivement Ă de multitudes oppositions, lâunitĂ© demeure toujours premiĂšre unitĂ© du genre humain, notamment ; unitĂ©, dĂšs lors, de tout ce qui est relatif Ă la personne. DâoĂč le renversement de la formule bien connue de Jacques Maritain Distinguer pour unir5 ». Le conseil est excellent, reconnaĂźt Lubac, mais sur le plan ontologique la formule complĂ©mentaire ne sâimpose pas avec moins de force unir pour distinguer6 ». Pour notre auteur, la valorisation des caractĂ©ristiques individuelles ne peut se faire efficacement quâen fonction dâune harmonie prĂ©alablement dĂ©signĂ©e, qui doit orienter toute lâanalyse. On perçoit son approche particuliĂšre dans cette formule distinguer les deux Ă©lĂ©ments pour les unir, les unir pour les distinguer, manifester leur distinction prĂ©cisĂ©ment Ă lâintĂ©rieur de leur union7 ». 8 Parmi les trĂšs nombreux travaux sur le paradoxe lubacien, on peut se rĂ©fĂ©rer Ă V. Franco Gomes, Le ... 6Cette interprĂ©tation du mystĂšre de lâĂȘtre trouve dans le paradoxe lâoutil rĂ©flexif le plus adĂ©quat. Ă cause de la fonction quâil lui attribue, il est impossible de passer Ă cĂŽtĂ© de cet aspect de la pensĂ©e du jĂ©suite8. Le paradoxe est le schĂšme permettant de situer les oppositions Ă lâintĂ©rieur dâune rĂ©alitĂ© unifiĂ©e qui intĂšgre leur valeur singuliĂšre. Le rapport entre ancienne et nouvelle Alliance est lâexemple par excellence de cette logique paradoxale la RĂ©vĂ©lation est unique et profondĂ©ment unifiĂ©e ; mais elle se dĂ©ploie Ă travers deux lois qui, dâun point de vue formel, sâopposent. Un passage dâExĂ©gĂšse mĂ©diĂ©vale aidera Ă apprĂ©cier cette orientation fondatrice 9 H. de Lubac, ExĂ©gĂšse mĂ©diĂ©vale. Les quatre sens de lâĂcriture, t. 1, coll. ThĂ©ologie, 41, Paris, ... Un tel accord [entre les deux Testaments] est quelque chose dâunique, dont aucun exemple ne rendrait exactement compte, quoique le vocabulaire dans lequel on le dĂ©finit soit empruntĂ© Ă la musique et quâil en reçoive certains Ă©claircissements. Ce nâest pas lâaccord dâun simple parallĂ©lisme, ni dâune simple hiĂ©rarchie, mais dâune vĂ©ritable unitĂ©. Mais une telle unitĂ© nâest pas davantage confusion. Il sâagit de consonance, câest-Ă -dire dâune harmonie rĂ©alisĂ©e par convergence entre choses dâabord dissemblables et reconnues telles ; dâune paix merveilleuse, Ă©tablie Ă la suite dâune guerre au moins apparente ; dâune symphonie, vocum disparium inter se dulcis concetus. Il sâagit, entre les deux parties du Livre, dâune co-aption rigoureuse ; dâun agencement organique et dâune correspondance sans dĂ©faut9. 10 H. de Lubac, Paradoxes, Ćuvres complĂštes, t. 31, Paris, Cerf, 1999, p. 71-72. Rappelons cette sĂ©rie ... 11 H. de Lubac, Surnaturel. Ătudes historiques, Paris, Lethielleux â 2010, p. 484. 7Tout au long de ses travaux, Lubac rendra compte de nombreuses antinomies dont les deux Testaments sont un archĂ©type. Le paradoxe, Ă©crivait-il, est partout dans le rĂ©el, avant dâĂȘtre dans la pensĂ©e. Il y est partout Ă demeure. Il y renaĂźt toujours. Lâunivers lui-mĂȘme, notre univers en devenir, est paradoxal10 ». Il est bien des cas, dĂšs lors, oĂč le paradoxe est signe nĂ©cessaire de vĂ©ritĂ©11 ». Cependant, pour que cette vĂ©ritĂ© soit pleinement honorĂ©e, il faut intĂ©grer le paradoxe dans un cadre conceptuel plus large encore. Ă notre connaissance, notre auteur ne dĂ©finit jamais ce passage explicitement ; la prise en compte de lâensemble de son Ćuvre y conduit pourtant nĂ©cessairement. 8Ă lâintĂ©rieur dâune unitĂ© ontologique, lâopposition paradoxale sâĂ©claircit grĂące Ă un autre principe dâintelligence du rĂ©el la corrĂ©lation radicale ». Cette expression se rĂ©fĂšre au jeu dâopposition caractĂ©ristique du paradoxe. Mais celui-ci est prolongĂ© ; car lâidĂ©e de corrĂ©lation souligne plus spĂ©cifiquement lâintĂ©rioritĂ© mutuelle des rĂ©alitĂ©s opposĂ©es, aucune dâentre elles ne pouvant se dĂ©finir isolĂ©ment. Lubac le repĂšre Ă propos de la vie de lâĂglise 12 H. de Lubac, Les Ăglises particuliĂšres dans lâĂglise universelle, Paris, Aubier-Montaigne, 1971, p. ... Puisquâil y a intĂ©rioritĂ© ou inclusion mutuelle, il y a corrĂ©lation radicale, si bien quâil ne suffirait pas de dire que les Ăglises particuliĂšres ont Ă ĂȘtre insĂ©rĂ©es dans lâĂglise universelle elles le sont par leur existence mĂȘme. Aussi lâĂglise universelle nâest-elle point une dâune unitĂ© fĂ©dĂ©rative » ⊠elle est lâĂ©pouse du Christ. Son unitĂ© est organique et mystique »12. 13 H. de Lubac, MĂ©moire sur lâoccasion de mes Ă©crits, Ćuvres complĂštes, t. 33, Paris, Cerf, 2006, p. 1 ... 14 Dans sa thĂšse, Bertrand Dumas a mis en avant lâindispensable fonction de lâintelligence des Ăcritur ... 15 Bien des exemples de cette logique pourraient ĂȘtre relevĂ©s dans les travaux lubaciens, notamment se ... 9Quoiquâon trouve plusieurs anticipations de lâidĂ©e de corrĂ©lation, il faudra attendre 1971 pour quâune courte Ă©tude ecclĂ©siologique en rĂ©vĂšle lâimportance. Catholicisme et Les Ăglises particuliĂšres dans lâĂglise universelle, de ce fait, fonctionnent en systĂšme le premier expose le principe dâunitĂ© propre au christianisme ; le second en montre une rĂ©alisation concrĂšte. Par la rĂ©daction de ce dernier, avouera son auteur, jâabordais pour la premiĂšre fois directement le terrain des institutions13 ». En sâimmisçant Ă lâintĂ©rieur de la vie de lâĂglise, un aspect significatif de son mode dâexistence apparaĂźt ainsi. Sur ce terrain nouveau, le principe du paradoxe prend alors une nouvelle dimension ; il ne sâagit pas dâinterprĂ©ter le rĂ©el Ă travers la seule confrontation dâĂ©lĂ©ments antagonistes la fĂ©conditĂ© de cette opposition est Ă prĂ©sent mĂ©diatisĂ©e par un troisiĂšme terme qui assure leur mutuelle rencontre14. Tout comme lâarticulation entre les Ăglises particuliĂšres et lâĂglise universelle requiert le service dâun centre », lâĂglise de Rome, chaque paradoxe suppose une entitĂ© concrĂšte Ă lâintĂ©rieur de laquelle peuvent se rencontrer les Ă©lĂ©ments antagonistes15. 16 G. Chantraine, La âcorrĂ©lation radicaleâ des Ăglises particuliĂšres et de lâĂglise universelle che ... 17 G. Chantraine â Lemaire., Henri de Lubac, t. 4 Concile et aprĂšs-Concile 1960-1991, coll. ... 10Il y aurait Ă©videmment bien plus Ă dire sur cette logique, dont Georges Chantraine dira quâ Henri de Lubac sâ[y] rĂ©fĂšre du dĂ©but Ă la fin de son Ćuvre16 ». En effet, elle nâa quasiment jamais Ă©tĂ© prise en compte nul, Ă notre connaissance, Ă©crivait encore Chantraine, nâa rĂ©flĂ©chi sur la âcorrĂ©lation radicaleâ entre Ăglises particuliĂšres et Ăglise universelle17 ». Dans le cadre de cet article, nous pouvons nous en tenir Ă relever ces deux points dâune part, le principe du paradoxe est entiĂšrement relatif Ă une vision unifiĂ©e de la rĂ©alitĂ© ; dâautre part, la fĂ©conditĂ© du paradoxe lubacien se dĂ©ploie, dans le cadre de la corrĂ©lation radicale, au moyen dâun pĂŽle central indispensable. Nous allons voir, Ă prĂ©sent, que cette logique est nĂ©cessaire pour interprĂ©ter la perspective dâensemble de Catholicisme. 2. Comment interprĂ©ter Catholicisme ? 18 Villemin, FĂ©conditĂ© ecclĂ©siologique⊠», p. 104. Cette lecture, trop rapide, conduit Ă une reprise ... 11Si la question de Laurent Villemin relevĂ©e plus tĂŽt dĂ©signait le cĆur de notre recherche, une autre de ses rĂ©flexions va indiquer un lieu de difficultĂ© significatif. Pour lui, lâ antinomie » entre personne » et sociĂ©tĂ© » ne fut ⊠jamais [Ă©levĂ©e] au rang de paradoxe18 ». Cette remarque pourra surprendre elle invite Ă sâintĂ©resser de prĂšs au vocabulaire de Lubac et Ă la logique fondamentale ainsi traduite. Ceci Ă©tant, nous verrons que le jĂ©suite nâest lui-mĂȘme pas toujours trĂšs explicite. a. Lâapparent morcellement du travail lubacien 19 Lettre de Lubac Ă G. Fessard, du 23 mars 1938. CitĂ©e par J. Stern, PrĂ©sentation » Ă H. de Lubac, ... 20 Catholicisme met au jour des suspicions dĂ©jĂ anciennes Ă lâendroit de son auteur. DĂšs le temps du s ... 12 Mon bouquin ne vaudra pas grand-chose, et je ne mây suis guĂšre intĂ©ressĂ© que mĂ©diocrement. Si les circonstances sây prĂȘtaient, jâaimerais me mettre, dans quelques mois, Ă quelque travail plus sĂ©rieux19 ». Tel Ă©tait le jugement posĂ© par Lubac sur sa premiĂšre publication en replaçant ces mots dans leur contexte, on peut comprendre la distance du jĂ©suite par rapport Ă son propre travail20. 21 H. de Lubac, MĂ©moireâŠ, p. 25. 22 J. Stern, PrĂ©sentation » Ă H. de Lubac, CatholicismeâŠ, p. II. 13Pour autant, cette rĂ©serve trouvera un Ă©cho bien plus tard mon premier livre fut Catholicisme 1938. Il est fait de piĂšces et de morceaux, dâabord indĂ©pendants, cousus tant bien que mal en trois parties, sans aucun plan prĂ©conçu21 ». Peu de commentaires reprennent cette ouverture du deuxiĂšme chapitre du MĂ©moire 1989, tĂ©moignage souvent balayĂ© pour mettre en valeur lâhumilitĂ© de son auteur, quand ce nâest pas son humour. Câest lĂ une boutade », Ă©crit le PĂšre Stern22. Mais le recoupement entre le jugement des annĂ©es quarante et celui des annĂ©es quatre-vingts ne saurait ĂȘtre trop vite traitĂ©. Dâun bout Ă lâautre de la chaĂźne, nous rencontrons plutĂŽt une mĂȘme rĂ©serve qui devrait interpeller. 23 Congar, Sainte Ăglise. Ătudes et approches ecclĂ©siologiques, coll. Unam Sanctam, 41, Paris, ... 24 Wagner, Henri de Lubac, coll. Initiations aux thĂ©ologiens, Paris, Cerf, 2007, p. 154. 14Le PĂšre Congar, Ă cet Ă©gard, nâavait-il pas raison dâindiquer que, Ă parcourir le volume, on peut avoir lâimpression dâun certain manque dâunitĂ© »23 ? Jean-Pierre Wagner, Ă son tour, fera remarquer que lâargumentation thĂ©ologique de Catholicisme est complexe, les thĂšmes abordĂ©s Ă©tant trĂšs nombreux24 ». 25 Lubac, MĂ©moireâŠ, p. 25-26. 15ReconnaĂźtre lâindĂ©niable valeur de lâouvrage, en rĂ©alitĂ©, ne devrait pas ignorer la difficultĂ© dâinterprĂ©tation de lâensemble. Au reste, Lubac encourage une telle analyse Catholicisme rĂ©pondait sans doute âĂ lâair du tempsâ. Emmanuel Mounier aimait y trouver une base doctrinale pour sa ârĂ©volution personnaliste et communautaireâ beaucoup, depuis lors, ont bien oubliĂ© la premiĂšre des deux Ă©pithĂštes !. Aussi lâouvrage a-t-il Ă©tĂ© souvent citĂ©. Mais souvent on sâen est tenu Ă sa premiĂšre partie, ce qui a pu contribuer Ă en fausser la signification25 ». Ce livre a donc une signification ; son organisation tripartite, pour involontaire quâelle fĂ»t, devrait en rendre compte. Il y a donc lieu de sâattarder au mouvement interne de cette Ćuvre. Nous le ferons, dans un premier temps, en mesurant les hĂ©sitations dont plusieurs commentaires conservent la trace. b. Les limites dâune interprĂ©tation spatiale » de Catholicisme 26 Reprenons ce passage-clĂ© dans sa totalitĂ© Le dilemme [de lâunitĂ©] ne peut ĂȘtre complĂštement sur ... 16Bien des prĂ©sentations de lâouvrage montreront que lâinsatisfaction du jĂ©suite Ă©tait autant prophĂ©tique que rĂ©trospectif Catholicisme se dĂ©robe aisĂ©ment Ă une saisie dâensemble. Comme si lâ aperception rĂ©elle » recommandĂ©e au terme de lâouvrage, pour saisi[r] dâun seul regard ⊠le lien du personnel et de lâuniversel », trouvait dans lâagencement global de son travail une illustration singuliĂšre. Et pour cause lâidĂ©e de lâunitĂ©, rappelait notre auteur, nâest pas lâunitĂ© mĂȘme » ; le simple rapprochement entre plusieurs Ă©lĂ©ments ne suffit pas. Pour comprendre intĂ©gralement Catholicisme, il faudrait donc appliquer le principe posĂ© par son auteur, condition nĂ©cessaire permettant cette aperception » elle doit se rĂ©aliser, disait-il, hors de toute intuition spatiale26 ». 27 Lâun des prĂ©jugĂ©s les plus enracinĂ©s contre la religion catholique est quâelle ⊠nâoffre plus u ... 17Le point dâachoppement de ce travail se situe dans lâarticulation entre les deux premiers moments entre le caractĂšre social » et le caractĂšre historique » du dogme chrĂ©tien. Par voie de consĂ©quence, il sâagit de comprendre la position du caractĂšre personnel » du dogme, troisiĂšme partie de lâĆuvre. Si Lubac dĂ©plorait que la premiĂšre, seule, fĂ»t rĂ©guliĂšrement extraite de lâensemble, il faut discerner une rĂ©percussion spontanĂ©e des mentalitĂ©s ou orientations gĂ©nĂ©rales de la pensĂ©e de ses contemporains27. Lâaspiration Ă penser le social », Ă en ouvrir une nouvelle voie de rĂ©alisation Ă©tait, dans lâentre-deux-guerres, un souci permanent. NĂ©anmoins, pour ce qui touche Ă lâintĂ©gration proprement dite de lâouvrage, ses lecteurs sont gĂ©nĂ©ralement arrĂȘtĂ©s par les deux premiĂšres parties le caractĂšre social ou historique du dogme. Quelques exemples suffiront Ă le voir. 18Balthasar, dont nous avons rappelĂ© lâimportance dans la rĂ©ception de ce volume, est aussi un bon tĂ©moin de cette ambiguĂŻtĂ© 28 von Balthasar â G. Chantraine, Le cardinal Henri de Lubac. Lâhomme et son Ćuvre, coll. Le sy ... Au dĂ©but se prĂ©sente Catholicisme 1938 âŠ. Trois parties les deux premiĂšres exposent les deux traits majeurs de la rĂ©alitĂ© catholique 1. la dimension sociale » entendons la solidaritĂ© universelle en fait de salut de lâhumanitĂ© ; 2. la dimension historique » la signification de la temporalitĂ© et de lâhistoire. Elles sont complĂ©tĂ©es par une troisiĂšme partie, qui montre dâabord lâactualitĂ© des exposĂ©s prĂ©cĂ©dents âŠ, puis la dialectique qui joue nĂ©cessairement entre personne et communautĂ© ch. 11, entre salut immanent et salut transcendant ch. 1228. 29 von Balthasar â G. Chantraine, Le cardinalâŠ, p. 67. 30 A. Russo, Henri de Lubac. Bibliographie, Paris, Brepols, 1997, p. 85. von Balthasar â G. Chan ... 31 Wagner, Henri de LubacâŠ, p. 157. 32 Ă. de Moulins-Beaufort, ActualitĂ© paradoxale de Catholicisme », Communio 33/5 2008, p. 89. 19Balthasar fait ainsi se rĂ©pondre directement le social » et lâ historique ». DĂšs lors, la troisiĂšme partie de lâouvrage apparaĂźt comme une reprise mĂ©thodologique de ce qui prĂ©cĂšde ; pour cette raison, le chapitre 10 pourrait se placer au dĂ©but, comme une introduction Ă lâouvrage29 » ; suggestion que reprendra Russo la troisiĂšme [partie] ⊠intĂšgre les prĂ©cĂ©dentes et comprend un chapitre âŠ, pouvant ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une introduction gĂ©nĂ©rale Ă tout le volume et donc, placĂ© au dĂ©but30 ». Dans un mĂȘme ordre dâidĂ©e, Wagner faisait remarquer que la troisiĂšme partie commence par un chapitre au titre prĂ©cis ouvrant tout un programme âLa situation prĂ©senteâ31 ». Plus rĂ©cemment, Moulins-Beaufort sâinterrogeait sur une particularitĂ© du plan de Catholicisme ». Constatant que son auteur nâexpose quâen troisiĂšme partie le lieu dâorigine de lâindividualisme, il interroge pourquoi ce diagnostic vient-il si tard ? Parce quâil lui [Lubac] importe peu de dĂ©signer un mal auquel tous participent ; il essaie de donner le goĂ»t de lâunitĂ© Ă laquelle Dieu nous appelle et dans laquelle seulement notre humanitĂ© Ă chacun peut sâĂ©panouir vraiment32 ». 20Ces Ă©tudes montrent deux choses dâune part, saisir la perspective dâensemble de lâĆuvre demande une attention prĂ©cise aux expressions employĂ©es par lâauteur. On ne sera jamais trop prudent en pesant chacune de ses formules. Dâautre part, alors que le lien entre les deux premiĂšres parties sâimpose, lâintĂ©gration de la troisiĂšme complique lâanalyse est-ce une reprise mĂ©thodologique, Ă lâimage de son chapitre 10 ? Ou y a-t-il une autre intention ? 33 P. Vallin, Catholicisme le P. de Lubac au seuil dâune Ćuvre », ThĂ©ophilyon 9/3 2004, p. 70. 34 A. Russo, LâidĂ©e de solidaritĂ© dans Catholicisme 1938 », 44 2013, p. 72. Mais le mĂȘme ... 35 Wagner, Henri de LubacâŠ, p. 154. 21Il y a peu, un lecteur Ă©crivait que les trois derniers chapitres de Catholicisme ont un caractĂšre assez diffĂ©rent [au regard de ceux qui prĂ©cĂšdent], mais manquent dâentrain !33 ». Russo ou Wagner ne lâentendent pas ainsi tout en reprenant lâarticulation entre les deux premiers termes, ils posent un regard diffĂ©rent sur le troisiĂšme moment de lâouvrage. Pour le premier jusque dans la troisiĂšme partie du volume, câest-Ă -dire dans les pages les plus personnalistes, et donc Ă premiĂšre vue les moins rattachables au dĂ©veloppement dâune rĂ©alitĂ© sociale, ce caractĂšre unitaire Ă©merge constamment et lâoblige [Lubac] du mĂȘme coup, Ă thĂ©matiser les rapports entre la distinction et lâunitĂ©, ou mieux, entre le personnel et lâuniversel, dans une intĂ©gration rĂ©ciproque des deux termes34 ». Pour le second lâouvrage comporte trois parties. Les deux premiĂšres honorent successivement la dimension sociale et la dimension historique du catholicisme, la troisiĂšme partie, plus soucieuse de prĂ©senter la situation thĂ©ologique prĂ©sente, sâefforce de montrer que le double caractĂšre historique et social du catholicisme nâest pas Ă comprendre dans un sens purement temporel et terrestre, mais quâil est sans cesse Ă articuler avec les autres vĂ©ritĂ©s du dogme catholique, Ă savoir la double affirmation des droits de la personne et de la transcendance35 ». 22Pour lâun et lâautre, si lâarticulation entre les deux parties initiales de Catholicisme est premiĂšre, il faut la conjuguer avec une autre rĂ©alitĂ©, dont la derniĂšre partie est lâemblĂšme. Russo parlait dâ intĂ©gration rĂ©ciproque », Wagner dâ articulation » nĂ©cessaire dans un cas comme dans lâautre, il sâagit dâhonorer les requĂȘtes de cette troisiĂšme partie. Elle nâest pas une simple reprise mĂ©thodologique » ceux mĂȘmes qui sâarrĂȘtaient plus tĂŽt sur la spĂ©cificitĂ© logique du dixiĂšme chapitre indiquent Ă©galement que lâensemble du troisiĂšme moment de lâouvrage est indispensable pour interprĂ©ter sa logique sous-jacente. Nous allons voir, cependant, que notre auteur manque Ă©galement, tout au moins en apparence, de cohĂ©rence. c. Les hĂ©sitations internes Ă Catholicisme 36 Lubac, ExĂ©gĂšse mĂ©diĂ©valeâŠ, t. 1, p. 192. 23Nous allons maintenant reprendre lâanalyse introduite par nos prĂ©dĂ©cesseurs, attribuant au PĂšre de Lubac la remarque quâil fera Ă propos de Jean Cassien 355-435, auteur de cĂ©lĂšbres Collationes. Sur la question de lâordonnancement tripartite des sens de lâĂcriture, le jĂ©suite constatait chez son devancier un certain flottement sans doute inconscient, mais qui nâen est pas moins significatif36 ». Nous pourrions retourner ce propos Ă son auteur, car Catholicisme est Ă©galement le lieu dâun certain flottement ; et sâil est Ă©galement inconscient, il nâen sera pas moins significatif. 37 En gros, lâon peut dire que lâouvrage veut montrer le caractĂšre Ă la fois social, historique et i ... 38 Villemin, FĂ©conditĂ© ecclĂ©siologique⊠», p. 104. 39 Il indique ainsi le projet de la troisiĂšme partie examiner comment le catholicisme exalte les v ... 40 Par exemple, au dĂ©but du chapitre XI mettre en relief autant que nous lâavons fait le caractĂšre ... 24Lubac parle des trois parties de Catholicisme â dont chacune est dĂ©signĂ©e par un terme caractĂ©ristique social », histoire », personnel » â comme dâune triple note »37. Et son commentateur pourra indiquer que nous tenons ici le plan vĂ©ritable de Catholicisme »38. Dans les diffĂ©rentes Ă©vocations que fait Lubac de cet agencement, lâordre des parties est pourtant souvent inversĂ©. Comme cela se produit rarement chez Lubac, on ne peut considĂ©rer ce phĂ©nomĂšne comme une simple anecdote. Nous constatons plutĂŽt une tendance gĂ©nĂ©rale et contextualisĂ©e. Ainsi, chaque fois que Lubac Ă©voque, seuls, les deux premiers Ă©lĂ©ments, nous lâentendons parler de double caractĂšre historique et social » câest le cas dĂšs lâintroduction, mais aussi tout au long de lâouvrage39. Ă lâinverse, lorsquâil Ă©voque lâensemble des trois parties, il conserve lâordonnancement initial social â historique â personnel40. Si cette trichotomie lubacienne illustre lâorganisation de lâouvrage, son auteur prend donc toute libertĂ© pour en bouleverser lâordre lorsquâil rassemble en formules serrĂ©es le double caractĂšre » du dogme chrĂ©tien. 41 H. de Lubac, Le caractĂšre⊠», p. 265. 42 Lubac, CatholicismeâŠ, p. 138. Nous soulignons. 43 H. de Lubac, La recherche dâun homme nouveau », dans Affrontements mystiques, Ćuvres complĂšte, t. ... 25Par ailleurs, que ce soit dans Catholicisme ou dans dâautres publications, Lubac perturbe davantage ce qui pouvait sembler acquis initialement. Une formulation de lâarticle de 1936, câĂ©tait encore un MystĂšre qui devait se rĂ©aliser, sâaccomplir historiquement et socialement41 », oĂč nous retrouvons lâordre inversĂ© des deux premiĂšres parties de lâarticle, sera ainsi reprise et prolongĂ©e historiquement et socialement, quoique toujours spirituellement42 ». Dans un autre texte, concernant la vision chrĂ©tienne de lâhomme, Lubac parlera Ă©galement dâun double caractĂšre dâhistoricitĂ© et dâintĂ©rioritĂ©43 » ; lĂ , semble-t-il, lâaspect social a disparu. 26Que conclure ? Si le plan matĂ©riel de Catholicisme, Ă premiĂšre vue, est limpide, Lubac ne le ressaisit pas nĂ©cessairement comme tel. Au contraire au triple caractĂšre » auquel nous pourrions nous attendre, il en substitue frĂ©quemment un double », intervertissant ses Ă©lĂ©ments constitutifs et sans ouvrir au troisiĂšme. Lâarticulation majeure de lâĆuvre, comme ce le fut bien souvent, pouvait ainsi lĂ©gitimement ĂȘtre perçue entre les deux premiers moments. Mais plusieurs interprĂštes de la thĂ©ologie lubacienne ont soulignĂ© lâimportance dâassumer lâarchitecture complĂšte de lâouvrage. Et son auteur, en premier lieu, soulignait quâune mutilation dâune des parties de Catholicisme pouvait en pervertir la signification. La question du plan de cette Ćuvre inaugurale requiert donc un effort dâanalyse. Pour que la rĂ©ponse apportĂ©e porte tout son fruit, il faut se dĂ©solidariser dâune interprĂ©tation spatiale » des Ă©lĂ©ments mis en exergue par notre auteur. Russo, Wagner ou Balthasar ont ouvert la voie ; nous aimerions prolonger leur Ă©tude. 3. Vers la reconnaissance du double regard de Catholicisme 27AprĂšs avoir prĂ©sentĂ© briĂšvement notre hypothĂšse de lecture de Catholicisme, nous la confronterons Ă trois autres approches. Si chacune dâentre elles appuiera plusieurs aspects de notre lecture, elles permettront aussi dâinstaurer en dialogue permettant de souligner deux façons diverses dâaborder la question de lâunitĂ©. a. Catholicisme une illustration singuliĂšre du paradoxe lubacien 44 Lubac, CatholicismeâŠ, p. 138. Ce passage ce situe dans le premier chapitre de la deuxiĂšme partie ... 28Pour saisir lâarchitecture dâensemble de Catholicisme, nous pouvons nous arrĂȘter sur un passage-clĂ© du chapitre 5 seul le christianisme affirme Ă la fois, indissolublement, pour lâhomme une destinĂ©e transcendante et pour lâhumanitĂ© une destinĂ©e commune ». Ă cette affirmation, il faut ajouter la suite, non moins capitale de cette destinĂ©e toute lâhistoire du monde est la prĂ©paration44 ». Notre hypothĂšse de lecture sâancre ici ; cette phrase a souvent Ă©tĂ© citĂ©e, mais il faut la faire ressortir sous le jour de la corrĂ©lation radicale » pour en saisir toute la portĂ©e. 45 Lubac en donnait dâailleurs une idĂ©e dĂšs son quatriĂšme chapitre les premiĂšres gĂ©nĂ©rations chrĂ©t ... 29Plus quâentre les deux premiĂšres parties, lâarticulation essentielle de lâouvrage est bien Ă situer entre la premiĂšre et la derniĂšre ; câest-Ă -dire entre les caractĂšres sociaux » et personnels ». Nous avons rencontrĂ© cette suggestion plus tĂŽt45. Mais il faut ajouter un Ă©lĂ©ment sâil y a corrĂ©lation radicale » entre ces deux caractĂšres paradoxaux, il doit y avoir un centre ». En ce cas, cette fonction revient Ă la partie intermĂ©diaire de lâouvrage lâ histoire », prĂ©sentĂ©e ici comme prĂ©paration ». 46 Lubac, CatholicismeâŠ, p. 297. 30Cette hypothĂšse de lecture cherche Ă saisir dans son ensemble le parcours thĂ©ologique tel que Lubac le propose dans Catholicisme. Sâil se dĂ©solait que lâorientation de son travail ait pu ĂȘtre dĂ©voyĂ©e, cela tient Ă la difficultĂ© de tenir le paradoxe entre les pĂŽles social » et personnel » du dogme. LâunitĂ© catholique, pour le jĂ©suite, ne peut ĂȘtre reçue quâen assumant la spĂ©cificitĂ© de ces deux axes point de rĂ©elle unitĂ© sans altĂ©ritĂ© persistante », Ă©crivait-il46. Par ailleurs, cette proposition de lecture permet de mieux comprendre la place spĂ©cifique de lâhistoire. Ce caractĂšre du christianisme est Ă concevoir comme le centre » grĂące auquel les deux autres Ă©lĂ©ments peuvent se fĂ©conder mutuellement. La lumiĂšre divine unit la rĂ©alitĂ© créée et permet Ă chaque libertĂ© de se dĂ©ployer Ă travers lâĂ©toffe historique de lâĂȘtre. 47 H. de Lubac, Le drame de lâhumanisme athĂ©e, Ćuvres complĂštes, t. 2, Paris, Cerf, 1998, p. 111. 31Ă la suite de nombreux prĂ©dĂ©cesseurs, la lecture que nous proposons souligne la complexitĂ© de Catholicisme. Si, linĂ©airement, son plan semble aisĂ© Ă suivre, il nâest pas aussi simple dâen intĂ©grer la perspective thĂ©ologique fondamentale. Nous voyons, au contraire, que le mode dâintelligibilitĂ© qui se dĂ©ploie dans lâouvrage de 1938 nâest vraiment manifeste quâĂ la lumiĂšre de lâecclĂ©siologie de son auteur. En recoupant le principe de la corrĂ©lation radicale » avec les trois parties de Catholicisme, nous entendons Ă©galement souligner lâapport de diffĂ©rents lieux dâintelligibilitĂ© de la foi chrĂ©tienne concernant lâunitĂ©. LâĆuvre thĂ©ologique du jĂ©suite tend vers ce but engager lâesprit humain Ă assumer toutes les exigences de la foi chrĂ©tienne pour faire Ćuvre dâunitĂ©, qui est le sceau de Dieu sur son ouvrage47 ». 32Par la confrontation de cette hypothĂšse avec les interprĂ©tations de quelques-uns de nos prĂ©dĂ©cesseurs, nous souhaitons terminer notre parcours en insistant sur trois aspects indispensables pour lâinterprĂ©tation de la thĂ©ologie lubacienne de lâunitĂ©. La logique formelle du plan de Catholicisme que nous avons proposĂ© ne peut dispenser dâune analyse plus approfondie de ce qui met effectivement le christianisme au service de lâunitĂ©. b. Balthasar et lâorganicitĂ© de lâĆuvre lubacienne 48 von Balthasar â G. Chantraine, Le cardinal Henri de LubacâŠ, p. 46. Voir aussi, Ibid., p. 58. 49 von Balthasar â G. Chantraine, Le cardinal Henri de LubacâŠ, p. 59 ; formulation bientĂŽt rĂ©itĂ© ... 33Balthasar, tout dâabord, peut soutenir notre approche. En se fondant sur la lecture de pages qui deviendront le MĂ©moire sur lâoccasion de mes Ă©crits, il fut en effet le premier Ă qualifier dâ organique » lâensemble des travaux de son ami. Il montrait ainsi quâĂ lâintĂ©rieur de la multiplicitĂ© des sujets, ⊠il rĂšgne une unitĂ© organique manifeste48 ». Or, si lâĆuvre tout entiĂšre Ă©tait qualifiĂ©e de cette maniĂšre, son premier volume recevait Ă©galement une note caractĂ©ristique celle de la synthĂšse ». La hauteur de la vision [lubacienne] donne la mesure de la vigueur avec laquelle lâĂ©lan de la pensĂ©e se fait sentir dans lâensemble de lâĆuvre â depuis la synthĂšse hardiment construite dans Catholicisme jusquâĂ lâĂ©tude ⊠sur Pic de la Mirandole49 ». 50 Le thĂ©ologien suisse Ă©crivit un article trĂšs proche de celui de Lubac von Balthasar, ThĂ©o ... 51 Balthasar â Chantraine, Le cardinal Henri de LubacâŠ, p. 50-51. 52 Balthasar â Chantraine, Le cardinal Henri de LubacâŠ, p. 66, note 6. 34Le vocabulaire lubacien de lâunitĂ© se retrouve dans les termes employĂ©s ici. Chez le jĂ©suite, lâunitĂ© rĂ©elle est toujours organique » ; et sa saisie rĂ©flexive ne sera jamais mieux rendue que par une synthĂšse » strictement construite. Pour autant, nous avons vu que cette construction ne peut atteindre son objectif quâen rĂ©solvant le problĂšme des oppositions complĂ©mentaires. LĂ encore, Balthasar ouvrait la voie, Ă©voquant lâidĂ©e dâun centre trĂšs tĂŽt, H. de Lubac se rendit compte que sa position le mettait en un centre flottant dans lequel il ne pouvait pratiquer aucune philosophie sans son dĂ©passement dans la thĂ©ologie, ni dâailleurs aucune thĂ©ologie sans sa substructure essentielle et intime de philosophie ». En Ă©cho Ă Sur la philosophie chrĂ©tienne » de notre auteur 193650, nous retrouvons dans ces termes lâarticulation du paradoxe » qui sâexpose partout ailleurs ce centre, poursuit Balthasar, fut ⊠lâĂ©lĂ©ment vital de sa [Lubac] pensĂ©e ; au dĂ©but ce fut en opposition Ă la dichotomie moderne telle que Cajetan lâavait introduite dans son interprĂ©tation de Thomas ; aujourdâhui câest en opposition Ă une nouvelle forme de schizophrĂ©nie chrĂ©tienne qui sâincline ⊠devant le rationalisme et le sĂ©cularisme ⊠scientifiques postkantiens51 ». Les termes de dichotomie » et de schizophrĂ©nie » indiquent parfaitement ce contre quoi Lubac voulut toujours lutter ; Balthasar le percevait bien qui, sans parler ici de paradoxe », lâĂ©voquait encore par son attention Ă lâidĂ©e [lubacienne] de lâĂ©quilibre antinomique, du rythme des oppositions, de lâascension dialectique52 ». 53 von Balthasar, ThĂ©ologie et sainteté⊠», p. 28. Lâauteur poursuit la tragique scission ... 54 Aujourdâhui, Ă©crit-il encore, cet aspect historique de la RĂ©vĂ©lation, comme Ă©vĂ©nement et rĂ©alitĂ©, ... 35Ces mots montrent que lâami dâHenri de Lubac concevait bien le travail de ce dernier comme lâexpression dâun constant effort au service de lâunitĂ© de la rĂ©vĂ©lation chrĂ©tienne. Ceci Ă©tant, Balthasar ne va pas â pour ce qui concerne Catholicisme â jusquâĂ rĂ©flĂ©chir sur le positionnement spĂ©cifique des diverses parties constituant cette Ćuvre. Le caractĂšre historique du dogme chrĂ©tien, pour fondamental quâil soit, ne reçoit pas de fonction particuliĂšre Ă lâintĂ©rieur de cette unitĂ© paradoxale. La thĂ©ologie, Ă©crivait-il, trouve dans le dessein de la RĂ©vĂ©lation mĂȘme lâĂ©chelle exacte de sa forme et de sa structure. Ce qui est important Ă la substance de la RĂ©vĂ©lation doit lâĂȘtre aussi Ă la thĂ©ologie53 ». Cela vaut nĂ©cessairement Ă propos de lâhistoire54. Lâaccord de fond des deux thĂ©ologiens est donc sans ambiguĂŻtĂ©. Notre proposition de lecture de Catholicisme Ă©pouse ainsi la perception balthasarienne ; mais elle la prolonge. 36Peut-ĂȘtre permettrait-elle, par extension, de mieux voir les dĂ©placements internes dans les travaux postĂ©rieurs du PĂšre de Lubac. En soutenant dâemblĂ©e lâidĂ©e dâorganicitĂ©, Balthasar a créé un mouvement auquel la majoritĂ© des interprĂštes se rallie la thĂ©ologie lubacienne serait Ă ce point structurĂ©e que chacun de ses travaux trouve son anticipation dans Catholicisme. Une telle vue, sans ĂȘtre absolument fausse, ne fait pas suffisamment droit aux Ă©volutions subsĂ©quentes du jĂ©suite ni aux hĂ©sitations dont sa premiĂšre Ćuvre conserve la marque. Mais, plus encore, elle ne permet pas de rĂ©flĂ©chir avec suffisamment dâattention la valeur du point central de la thĂ©ologie lubacienne. Tout en recevant un point dâappui Ă©vident dans lâidĂ©e dâorganicitĂ© mise en avant par Balthasar, notre hypothĂšse de lecture permet donc dâinterpeller avec plus de force la valeur opĂ©ratoire du centre de la synthĂšse du dogme chrĂ©tien lâhistoire. c. Laurent Villemin ouverture sur les sens de lâĂcriture 55 Villemin, FĂ©condité⊠», p. 107. 108. 37Dans un article dĂ©jĂ Ă©voquĂ©, Laurent Villemin Ă©crivait que lâ approfondissement de la foi [que sert lâarticulation entre personnel » et social »] renvoie chez de Lubac Ă une intelligence des Livres Saints ». Ă tel point que le travail dâHenri de Lubac sur les sens de lâĂcriture trouve ici un Ă©clairage nouveau en tant quâil permet de comprendre lâarticulation entre lâaspect social, historique et intĂ©rieur du Christianisme55 ». Cette lecture va permettre de rĂ©soudre la difficultĂ© relevĂ©e Ă propos de la restitution, par Lubac, de lâagencement de son propre travail. Comment comprendre lâinversion des deux premiers termes social » et historique », accompagnĂ©e dâune Ă©viction presque systĂ©matique du troisiĂšme personnel » ? 56 Il y aurait probablement lieu de relier cette analyse Ă la distinction que Lubac fait entre le syst ... 38Catholicisme, en rĂ©alitĂ©, est traversĂ© par deux perspectives. La premiĂšre correspond au principe du paradoxe » ou de la corrĂ©lation » que nous avons dĂ©gagĂ© plus tĂŽt. Sa logique est synchronique. Ici, lâhistoire est centrale en elle sâopĂšre cette alchimie secrĂšte entre la sociĂ©tĂ© et la personne individuelle. La seconde perspective rĂ©pond Ă celle des sens de lâĂcriture » sa logique est diachronique. Dans cette seconde orientation, lâhistoire prĂ©cĂšde le social ; et la dimension personnelle ou spirituelle vient au terme dâun chemin conduisant le croyant toujours plus au cĆur du MystĂšre56. 39La confirmation rencontrĂ©e dans la lecture de Balthasar appelait un prolongement une analyse plus approfondie du rĂŽle de lâhistoire dans la corrĂ©lation entre le caractĂšre social et le caractĂšre personnel du dogme. En relevant le lien entre le paradoxe de Catholicisme et le sens spirituel de lâĂcriture, lâapproche de Villemin invite Ă ce pas supplĂ©mentaire selon la perspective envisagĂ©e, la rĂ©alitĂ© de lâhistoire ne rĂ©pond pas de la mĂȘme nĂ©cessitĂ©. Autrement dit, la structuration organique de Catholicisme ne peut pas rester figĂ©e. Au contraire elle doit pouvoir sâouvrir pour quâune intĂ©gration progressive de la portĂ©e spirituelle de lâĂ©conomie du salut puisse se faire. Les deux perspectives reconnues, en ce sens, ne sont pas simplement deux maniĂšres de voir distinctes. Il ne sâagit pas dâoptions thĂ©ologiques se suffisant Ă elles-mĂȘmes. La saisie de lâorganicitĂ© de la foi chrĂ©tienne selon laquelle lâhistoire est au centre du mystĂšre nâa vraiment de sens que si elle peut se dĂ©ployer Ă travers la logique ascendante de lâintelligence spirituelle en ce cas, lâhistoire est premiĂšre. 40Cette perception complĂ©mentaire du donnĂ© rĂ©vĂ©lĂ© va permettre de mieux saisir le regard Ă poser sur le mystĂšre de la croix. De cette maniĂšre, câest lâacte thĂ©ologique lui-mĂȘme qui va trouver ici un principe particulier dâexplication. d. Philippe Vallin le Christ au service de lâunitĂ© 57 Ph. Vallin, La mĂ©thode de Catholicisme le choix de la coupe sagittale pour une vision unifiante ... 58 Plan vertical, perpendiculaire au plan de face », explique Le petit Robert. 59 Le procĂ©dĂ© de la coupe sagittale ⊠apportera proprement deux bĂ©nĂ©fices Ă lâĂ©vidence une plus ... 41Le titre dâune Ă©tude de Philippe Vallin indique lâintĂ©rĂȘt quâelle peut revĂȘtir dans le cadre de notre recherche la mĂ©thode de Catholicisme57 ». Ă travers une distinction empruntĂ©e Ă lâanatomie, lâauteur sâinscrit directement dans lâidĂ©e dâorganicitĂ© de la pensĂ©e lubacienne. Ă une coupe frontale » du dogme, qui risque dâĂ©clater les mystĂšres divins en autant de traitĂ©s thĂ©ologiques autonomes, le PĂšre Vallin substitue une coupe sagittale58 ». Ces deux coupes » rĂ©pondent Ă deux maniĂšres dâenvisager le travail thĂ©ologique dans un cas, chaque aspect du mystĂšre est considĂ©rĂ© selon sa logique propre ; dans lâautre, les divers aspects ne sont apprĂ©ciables quâen dĂ©pendance des autres, de la totalitĂ© du MystĂšre. Dans lâabsolutisation du premier, nous aboutirions Ă une thĂ©ologie des manuels, contre laquelle le PĂšre de Lubac sâest dĂ©pensĂ©. Ă lâopposĂ©, Catholicisme dĂ©couvre une tournure nouvelle de lâacte thĂ©ologique, que lâimage de la coupe sagittale » cherche Ă dessiner59. 42Notre lecture de Catholicisme sâinscrit ainsi directement dans la continuitĂ© de celle proposĂ©e par Vallin. Pour celui-ci, Lubac fait apparaĂźtre ses thĂšmes thĂ©ologiques dans leur corrĂ©lation constitutive, ce qui suppose le rĂŽle indispensable dâun centre ». Mais sa maniĂšre de considĂ©rer le rĂŽle de ce pĂŽle central va arrĂȘter notre attention 60 Vallin, La mĂ©thode⊠», p. 64. On aura ⊠mieux compris le projet du P. de Lubac dans Catholicisme, si lâon reconnaĂźt avec lui que cette scission tragique qui affecte la crĂ©ation aprĂšs le pĂ©chĂ©, risque dâaffecter jusquâĂ lâexposition mĂȘme des mystĂšres de la foi au lieu quâon y trouve comme dans lâĂcriture la marque mĂȘme et lâĂ©nergie de leur rĂ©union60. 61 Vallin, La mĂ©thode⊠», p. 63. Cela renvoie Ă H. de Lubac, CatholicismeâŠ, p. 19. 161-162. 43Cette derniĂšre idĂ©e mĂ©rite dâĂȘtre creusĂ©e. De la scission entre les hommes, due au pĂ©chĂ©, Ă la dualitĂ© rencontrĂ©e dans lâexposĂ© thĂ©ologique, y a-t-il continuitĂ© directe ? Vallin fait remarquer que le PĂšre de Lubac rend compte, par deux fois, de maintes dualitĂ©s mal assumĂ©es » il sâagit essentiellement de la lutte entre la chair et lâesprit » et de lâopposition entre Juifs et Gentils61 ». La proximitĂ© entre ces deux oppositions conduit presque invinciblement Ă une explication parallĂšle. Pour autant, Lubac distingue davantage les plans certains aspects de lâexistence sont relatifs au pĂ©chĂ© et Ă la destruction de lâunitĂ© primitive. Ils appellent un rĂ©tablissement entier. Dâautres Ă©lĂ©ments, du fait mĂȘme du paradoxe », sont liĂ©s Ă lâexposĂ© ou Ă lâintelligence de la rĂ©vĂ©lation. Ceux-ci nâappellent pas de dĂ©passement ou de rĂ©solution. Dans un cas comme dans lâautre, si le Christ joue un rĂŽle essentiel, son efficacitĂ© diffĂšre. 62 Lubac, CatholicismeâŠ, p. 13-14. Du haut de sa croix, les bras Ă©tendus il [le Christ] rassemblera ... 44Dans une premiĂšre sĂ©rie de dualitĂ©s », symbolisĂ©e par lâopposition entre Juifs et Gentils, notre auteur se rĂ©fĂšre Ă la conception patristique selon laquelle le pĂ©chĂ© rompt lâunitĂ© absolue de la crĂ©ation. Pour les PĂšres, le pĂ©chĂ© a voilĂ© cette clartĂ© initiale. Cette blessure attendait son mĂ©decin. La croix apparaĂźt alors comme langage de misĂ©ricorde pour un rĂ©tablissement maintenons-nous dans la perspective ancienne, propose Lubac Ćuvre de restauration, la RĂ©demption nous apparaĂźt par le fait mĂȘme comme le rĂ©tablissement de lâunitĂ© perdue. ⊠Le Christ est cette aiguille qui, douloureusement percĂ©e lors de la passion, ⊠rĂ©pare ainsi la tunique jadis dĂ©chirĂ©e par Adam, cousant ensemble les deux peuples, celui des Juifs et celui des Gentils, et les faisant un pour toujours62 ». La rĂ©ponse au pĂ©chĂ© est une unitĂ© retrouvĂ©e, une paix restaurĂ©e. La division est dĂ©passĂ©e, pardonnĂ©e. 63 Lubac, CatholicismeâŠ, p. 284. 45Dans la seconde sĂ©rie de dualitĂ©s », signifiĂ©e par lâopposition entre chair et esprit, la visĂ©e nâest pas identique. Dans cet autre contexte, Ă©crit Lubac, la rĂ©vĂ©lation » elle-mĂȘme nous offre un couple dâaffirmations qui paraissent dâabord discontinues ou mĂȘme contradictoires » ; or, de ces contradictions, nulle rĂ©conciliation, nulle rĂ©unification ultĂ©rieure nâest attendue. Si la logique de la rĂ©vĂ©lation impose de dĂ©passer le plan superficiel oĂč les contradictions sâĂ©talent », ce nâest pas dans lâattente dâun passage Ă une unitĂ© supĂ©rieure. Il sâagit de pĂ©nĂ©trer en des rĂ©gions plus profondes oĂč ce qui ⊠était scandale devient tĂ©nĂšbre lumineuse63 ». Ici, le langage de la croix, comme parole de misĂ©ricorde, dĂ©voile une perspective nouvelle celle de la prodigalitĂ©. En faisant entrer lâhomme dans lâamitiĂ© divine, Dieu ouvre Ă lâintelligence de lâhomme des perspectives absolument neuves. Le Verbe, dans le fait mĂȘme de la croix, assume la logique duelle. Le christocentrisme de la foi, ici, ne regarde plus la croix comme Ă©tape pour un rĂ©tablissement mais comme consĂ©cration et authentification de la forme de la rĂ©vĂ©lation. Nous retrouvons la caractĂ©ristique du mouvement lubacien du paradoxe, qui tient ensemble les termes opposĂ©s pour ouvrir le chemin dâune mystique authentique. Sâil est une lumiĂšre nouvelle Ă espĂ©rer, celle-ci provient de lâintussusception du MystĂšre rĂ©vĂ©lĂ©, lequel se donne sous une forme Ă©nigmatique parce quâantinomique la croix en est le sceau resplendissant. 46Autrement dit, si nous reprenons les termes du PĂšre Vallin, il faut dire quâil y a un risque » que la scission tragique qui affecte la crĂ©ation ⊠affect[e] jusquâĂ lâexposition mĂȘme des mystĂšres de la foi ». Mais, en ce qui concerne lâ exposition des mystĂšres », la faute ne tient pas Ă lâimpossibilitĂ© de parvenir Ă une unitĂ© supĂ©rieure. Bien plutĂŽt le pĂ©chĂ© fausserait lâintelligence en cherchant Ă dĂ©passer les dichotomies du langage divin par un regard qui se voudrait unifiant mais qui, au final, serait une mutilation. Les deux perspectives que Vallin met au jour ne sont donc pas superposables. Dans un cas, celui de la situation post-lapsaire, lâunitĂ© est un but auquel on ne peut renoncer sans pĂ©cher contre lâespĂ©rance. Dans lâautre, on pĂšcherait contre la prudence et lâhumilitĂ© devant le mystĂšre en voulant rĂ©soudre les termes opposĂ©s. 64 Qui sâengagerait dans cette rĂ©flexion aurait ainsi Ă indiquer comment le mystĂšre de la croix est bi ... 65 Moulins-Beaufort, ActualitĂ© paradoxale⊠», p. 94. 47Le mystĂšre de la croix, cependant, nâest pas double entre ces deux orientations la continuitĂ© est indirecte ou, plus justement, intĂ©rieure. Il faudrait alors rĂ©flĂ©chir le lien entre la division de lâhumanitĂ© et lâaccueil de la rĂ©vĂ©lation qui, dans son affirmation de Dieu, ne peut dĂ©passer les oppositions sans retomber dans la nĂ©gation64. Il y a thĂ©ologie, Ă©crit Ă ce sujet Moulins-Beaufort, parce que la RĂ©demption est aussi RĂ©vĂ©lation65 ». * ** 48Partis du simple constat que le plan de Catholicisme nâest pas si aisĂ© quâon le voudrait Ă interprĂ©ter, nous aboutissons Ă un regard dâensemble sur lâacte thĂ©ologique du PĂšre de Lubac. Celui-ci est fortement marquĂ© par lâĆuvre dâunitĂ© pour laquelle le Christ sâest fait chair et, de ce fait, par la place de lâhistoire. Mais son rĂŽle et, en son sein, celui de la Croix du Seigneur, diffĂšrent selon la perspective envisagĂ©e. Dans le premier ouvrage du jĂ©suite, deux orientations se croisent, quâillustrent les deux maniĂšres par lesquelles il rĂ©sume le mouvement tripartite de son Ă©tude. 49Dâun cĂŽtĂ©, quand il sâagit de prendre en compte lâunitĂ© de la crĂ©ation brisĂ©e par le pĂ©chĂ© et la mort, le croyant doit partir de lâacte du Christ inscrit dans lâhistoire. Celui-ci est premier ; il est appelĂ© Ă se dĂ©ployer pour que lâunitĂ© soit pleinement restaurĂ©e par le jeu de lâintelligence spirituelle, la foi conduit ainsi sur un chemin dâintĂ©riorisation du mystĂšre. Il sâagit, en ce cas, de lâenchaĂźnement diachronique des trois caractĂ©ristiques du dogme chrĂ©tien historique â social â personnel. Lubac lâĂ©voque trĂšs rĂ©guliĂšrement, inversant lâordre des parties de Catholicisme. Sâil nâindique jamais les raisons de ce changement, la lecture proposĂ©e a permis dâen prendre conscience. Par-lĂ , nous percevons que le principe de lâintelligence spirituelle, pour Henri de Lubac, nâest pas un exercice dĂ©sincarnĂ©. Bien au contraire lâunitĂ© recherchĂ©e est profondĂ©ment liĂ©e Ă lâancrage de lâĂ©vĂ©nement de la croix dans la premiĂšre Alliance, ainsi quâĂ ses rĂ©percussions dans notre existence. 50En revanche, dans le domaine de lâintelligence rĂ©flexive du mystĂšre et de son unitĂ© fondamentale, le chrĂ©tien opĂšre de maniĂšre synchronique. NâĂ©tant plus, en ce cas, dans la perspective dâintĂ©gration existentielle de lâunitĂ© brisĂ©e par le pĂ©chĂ©, il nây a pas de dĂ©passement des oppositions Ă attendre. LâenchaĂźnement des trois parties donnĂ©es effectivement dans Catholicisme se rĂ©fĂšre Ă cette logique ; ici, la place du Christ et de lâhistoire est centrale câest au cĆur de son mystĂšre que peuvent se rencontrer les aspirations sociale ou personnelle de la foi, de mĂȘme que toutes les oppositions que celle-ci met en avant. LâunitĂ©, de ce point de vue, nâest pas Ă attendre comme un moment lointain elle est Ă saisir dans lâacte dâintelligence du mystĂšre qui, Ă ce point, se mue en Ă©lan mystique. 66 Lubac, CatholicismeâŠ, p. 20. 67 Lubac, CatholicismeâŠ, p. 20. 51MarquĂ©e par la profondeur des divisions dues au pĂ©chĂ© des hommes, la thĂ©ologie du PĂšre de Lubac cherche ainsi Ă montrer la route de lâunitĂ©. Celle-ci se prĂ©sente sous un double aspect. Le premier fait Ă©cho au dĂ©sir dâunitĂ© retrouvĂ©e et nous rejoint au plus concret de notre existence. Le second sâappuie sur la capacitĂ© de lâintelligence de se laisser fĂ©conder par les antinomies de la pensĂ©e et de la vie. Le premier ouvrage de Lubac ne cesse de nous faire passer dâun point de vue Ă lâautre ; et toute son Ćuvre thĂ©ologique est ainsi portĂ©e par cette double attention. Nous pouvons dĂšs lors comprendre avec plus de prĂ©cision ces mots de notre auteur lâharmonie primitive, dĂ©truite aussitĂŽt que posĂ©e, sera reconstruite Ă travers des Ă©preuves sans nombre, mais dans une complexitĂ© plus riche et selon un plan embelli66 ». La restauration envisagĂ©e par le dogme chrĂ©tien nâest pas un simple retour Ă la situation antĂ©-lapsaire câest un rĂ©tablissement qui ouvre une voie dâexpansion du MystĂšre et dâenrichissement de son impression dans le cĆur qui lâaccueille ; felix culpa, â mirabilius reformasti », rappelait le jĂ©suite67. Haut de page Notes 1 von Balthasar, Catholique, coll. Communio, Paris, Fayard, 1976, p. III. Autre exemple M. le chanoine Bardy Ă©crivait rĂ©cemment que si lâon faisait un scandaleux abus de compliments sur âles livres qui sâimposentâ, il venait dâen lire un qui, par exception, effectivement, âsâimposeâ â et câest le magnifique ouvrage du R. P. de Lubac, S. J., sur les aspects sociaux du dogme », SupplĂ©ment Ă la âVie spirituelleâ 57 1938, p. 123. 2 Les actes du colloque sont rassemblĂ©s dans Henri de Lubac lâĂglise dans lâhistoire », Communio 33/5 2008. La citation est tirĂ©e de lâĂ©ditorial Ă. de Moulins-Beaufort, Henri de Lubac lâĂglise dans lâhistoire des hommes », Ibid., p. 8. Outre ceux sur qui seront Ă©voquĂ©s directement dans ces pages, signalons quelques travaux Calvez, Relire âCatholicismeâ de Henri de Lubac », Ătudes 3754 1991, p. 371â378 ; D. Bertrand, Patristique et apologĂ©tique. Catholicisme », Bulletin de lâInstitut Catholique de Lyon, 118 1997, p. 17â29 ; M. Figura, Lâextension catholique selon le premier ouvrage de Henri de Lubac, Catholicisme », Communio 37/6 2012, p. 33â48. 3 L. Villemin, FĂ©conditĂ© ecclĂ©siologique », Communio 33/ 5 2008, p. 104. 4 Ă. de Moulins-Beaufort, âĂ plusieurs un seul corpsâ. Les dimensions eucharistiques de lâunitĂ© selon Henri de Lubac », Communio 39/ 6 2014, p. 23. 30. 5 J. Maritain, Distinguer pour unir ou les degrĂ©s du savoir, Paris, 1932. 6 H. de Lubac, Catholicisme. Les aspects sociaux du dogme, Ćuvres complĂštes, t. 7, Paris, Cerf, p. 287. 7 H. de Lubac, Augustinisme et thĂ©ologie moderne, Ćuvres complĂštes, t. 13, Paris, Cerf, 2008, p. XXIV. Nous soulignons. On notera ce commentaire âunir pour distinguerâ cet aphorisme dâorigine blondĂ©lienne indique la volontĂ© de ne pas se mettre en position dĂ©fensive pour Ă©clairer ce que dit le christianisme », G. Chantraine, La thĂ©ologie du surnaturel selon Henri de Lubac », 119 1997, p. 226. 8 Parmi les trĂšs nombreux travaux sur le paradoxe lubacien, on peut se rĂ©fĂ©rer Ă V. Franco Gomes, Le paradoxe du dĂ©sir de Dieu. Ătude sur le rapport de lâhomme Ă Dieu selon Henri de Lubac, coll. Ătudes lubaciennes, 4, Paris, Cerf, 2005. 9 H. de Lubac, ExĂ©gĂšse mĂ©diĂ©vale. Les quatre sens de lâĂcriture, t. 1, coll. ThĂ©ologie, 41, Paris, Aubier-Montaigne, 1959, p. 333-334. 10 H. de Lubac, Paradoxes, Ćuvres complĂštes, t. 31, Paris, Cerf, 1999, p. 71-72. Rappelons cette sĂ©rie dâĂ©numĂ©rations typiquement lubacienne Dieu crĂ©e le monde pour sa gloire, ⊠et cependant par bontĂ© pure ; lâhomme est actif et libre, et cependant il ne peut rien sans la grĂące ⊠; la vision de Dieu est un don gratuit, et pourtant son dĂ©sir sâenracine au plus profond de tout esprit⊠», H. de Lubac, CatholicismeâŠ, p. 284. 11 H. de Lubac, Surnaturel. Ătudes historiques, Paris, Lethielleux â 2010, p. 484. 12 H. de Lubac, Les Ăglises particuliĂšres dans lâĂglise universelle, Paris, Aubier-Montaigne, 1971, p. 50-51. 13 H. de Lubac, MĂ©moire sur lâoccasion de mes Ă©crits, Ćuvres complĂštes, t. 33, Paris, Cerf, 2006, p. 135. 14 Dans sa thĂšse, Bertrand Dumas a mis en avant lâindispensable fonction de lâintelligence des Ăcritures pour comprendre le rapport entre thĂ©ologie et mystique. Voir B. Dumas, Mystique et thĂ©ologie dâaprĂšs Henri de Lubac, coll. Ătudes lubaciennes, 8, Paris, Cerf, 2013. 15 Bien des exemples de cette logique pourraient ĂȘtre relevĂ©s dans les travaux lubaciens, notamment ses premiers articles. Une bonne illustration se rencontre dans lâarticulation entre pouvoir temporel » et pouvoir spirituel ». Lâun et lâautre ne peuvent se rencontrer et se fĂ©conder mutuellement quâĂ lâintĂ©rieur de la conscience personnelle. Voir H. de Lubac, Le pouvoir de lâĂglise en matiĂšre temporelle », Revue des Sciences Religieuses. 12 1932, p. 329-354. Repris sous le titre LâautoritĂ© de lâĂglise en matiĂšre temporelle », dans ThĂ©ologies dâoccasion, Paris, 1984, p. 215-254. 16 G. Chantraine, La âcorrĂ©lation radicaleâ des Ăglises particuliĂšres et de lâĂglise universelle chez Henri de Lubac », Ecclesia tertii millenii advenientis. Omaggio al P. Ăngel AntĂłn, F. Chica, S. Panizzolo et H. Wagner Ă©d., Piemme, Casale Monferrato, 1997, p. 82. 17 G. Chantraine â Lemaire., Henri de Lubac, t. 4 Concile et aprĂšs-Concile 1960-1991, coll. Ătudes lubaciennes, 9, Paris, Cerf, 2013, p. 70. 18 Villemin, FĂ©conditĂ© ecclĂ©siologique⊠», p. 104. Cette lecture, trop rapide, conduit Ă une reprise faussĂ©e des termes de Lubac la clef qui permet de rĂ©soudre cette aporie potentielle entre unitĂ© et distinction, et donc entre personnelle et universelle, est la catĂ©gorie dâunion », Ibid., p. 104-105. Outre que les deux pages de Catholicisme sur lesquelles lâauteur fonde cette remarque tĂ©moignent, par deux fois, dâune quasi-identitĂ© entre antinomie » et paradoxe », il en vient surtout Ă poser une aporie potentielle » entre unitĂ© et distinction qui ne trouve pas de fondement dans la pensĂ©e de Lubac. Ces deux termes, nous lâavons vu prĂ©cĂ©demment, ne sont jamais opposĂ©s dialectiquement. Ils sont intĂ©grĂ©s lâun dans lâautre, de telle sorte quâon ne peut mettre en parallĂšle lâantinomie apparente entre unitĂ© et distinction » et celle qui oppose effectivement le personnel et lâuniversel ». 19 Lettre de Lubac Ă G. Fessard, du 23 mars 1938. CitĂ©e par J. Stern, PrĂ©sentation » Ă H. de Lubac, CatholicismeâŠ, p. XIV. 20 Catholicisme met au jour des suspicions dĂ©jĂ anciennes Ă lâendroit de son auteur. DĂšs le temps du scolasticat, solidaire en cela de toute une gĂ©nĂ©ration, le jeune religieux attirait sur lui des regards soupçonneux ; une mĂ©fiance qui ira en sâamplifiant Ă mesure de son enseignement et, plus encore, de ses publications. 21 H. de Lubac, MĂ©moireâŠ, p. 25. 22 J. Stern, PrĂ©sentation » Ă H. de Lubac, CatholicismeâŠ, p. II. 23 Congar, Sainte Ăglise. Ătudes et approches ecclĂ©siologiques, coll. Unam Sanctam, 41, Paris, Cerf, 1963, p. 521. Lâauteur continue les douze chapitres qui le [Catholicisme] composent se suivent sans quâil y ait entre eux un lien rigoureux et surtout un progrĂšs continu de la pensĂ©e ». 24 Wagner, Henri de Lubac, coll. Initiations aux thĂ©ologiens, Paris, Cerf, 2007, p. 154. 25 Lubac, MĂ©moireâŠ, p. 25-26. 26 Reprenons ce passage-clĂ© dans sa totalitĂ© Le dilemme [de lâunitĂ©] ne peut ĂȘtre complĂštement surmontĂ© par aucune logique abstraite, quâelle soit du concept ou du jugement, quâelle fonctionne selon la loi dâidentitĂ© ou selon la loi de participation. Il y faut Ă la base une aperception rĂ©elle, qui saisisse dâun seul regard, hors de toute intuition spatiale, le lien du personnel et de lâuniversel. Mais il ne suffit pas que ce lien soit conçu pour quâil se rĂ©alise. LâidĂ©e de lâunitĂ© nâest pas lâunitĂ© mĂȘme », H. de Lubac, CatholicismeâŠ, p. 297. 27 Lâun des prĂ©jugĂ©s les plus enracinĂ©s contre la religion catholique est quâelle ⊠nâoffre plus un idĂ©al capable de rallier les hommes dâaujourdâhui, soucieux avant tout dâune mystique communautaire ». Ces mots sont tirĂ©s dâune recension non signĂ©e qui est un bon exemple de lâĂ©clectisme dĂ©plorĂ© par Lubac câest clairement la premiĂšre partie qui retient ici lâattention. Lâauteur insiste sur les services rendus par cet ouvrage pour lâ apostolat social ». Voir le SupplĂ©ment Ă âLa vie spirituelleâ 57 1938, p. 123-125. Ceci Ă©tant, lâauteur termine en invitant Ă retrouve[r] », dans Catholicisme, le secret de lâunitĂ© ». On ne saurait mieux dire. 28 von Balthasar â G. Chantraine, Le cardinal Henri de Lubac. Lâhomme et son Ćuvre, coll. Le sycomore, Paris â Namur, Lethielleux â Culture et vĂ©ritĂ©, 1983, p. 67. 29 von Balthasar â G. Chantraine, Le cardinalâŠ, p. 67. 30 A. Russo, Henri de Lubac. Bibliographie, Paris, Brepols, 1997, p. 85. von Balthasar â G. Chantraine, Le cardinalâŠ, p. 74. 31 Wagner, Henri de LubacâŠ, p. 157. 32 Ă. de Moulins-Beaufort, ActualitĂ© paradoxale de Catholicisme », Communio 33/5 2008, p. 89. 33 P. Vallin, Catholicisme le P. de Lubac au seuil dâune Ćuvre », ThĂ©ophilyon 9/3 2004, p. 70. 34 A. Russo, LâidĂ©e de solidaritĂ© dans Catholicisme 1938 », 44 2013, p. 72. Mais le mĂȘme auteur Ă©crivait, quelques pages auparavant, que la troisiĂšme partie se prĂ©occupe surtout de dissiper quelques malentendus », ibid., p. 58. 35 Wagner, Henri de LubacâŠ, p. 154. 36 Lubac, ExĂ©gĂšse mĂ©diĂ©valeâŠ, t. 1, p. 192. 37 En gros, lâon peut dire que lâouvrage veut montrer le caractĂšre Ă la fois social, historique et intĂ©rieur du christianisme, cette triple note lui confĂ©rant ce caractĂšre dâuniversalitĂ© et de totalitĂ© exprimĂ© au mieux par le mot âcatholicismeâ », Lubac, MĂ©moireâŠ, p. 25. 38 Villemin, FĂ©conditĂ© ecclĂ©siologique⊠», p. 104. 39 Il indique ainsi le projet de la troisiĂšme partie examiner comment le catholicisme exalte les valeurs personnelles ⊠et comment son double caractĂšre historique et social nâest pas Ă comprendre en un sens purement temporel et terrestre » p. XIII. Voir Ă©galement loin dâattĂ©nuer le caractĂšre historique et social de la religion dâIsraĂ«l » p. 135 ; on aperçoit peut-ĂȘtre maintenant comment le caractĂšre historique que nous avons reconnu au christianisme, autant que son caractĂšre social, assure le sĂ©rieux de ce rĂŽle » p. 288 ; le double caractĂšre historique et social que nous avons reconnu au catholicisme⊠» p. 308 ; il faut, en faisant le procĂšs de ce âsocialâ entiĂšrement temporalisĂ© qui domine aujourdâhui partout les esprits, et qui nâhĂ©rite quâen le dĂ©gradant du caractĂšre historique et social de notre foi⊠» p. 313. On retrouve la mĂȘme expression dans H. de Lubac, Histoire et EspritâŠ, p. 420. 40 Par exemple, au dĂ©but du chapitre XI mettre en relief autant que nous lâavons fait le caractĂšre social du dogme et ce quâon pourrait appeler lâĂ©lĂ©ment unitaire du catholicisme, nâest-ce pas diminuer ou obscurcir dangereusement cette autre vĂ©ritĂ©, non moins essentielle, que le salut est pour chacun affaire personnelle », Lubac, CatholicismeâŠ, p. 283 ; nous soulignons. Autre exemple lâhomme social, lâhomme historique de Marx nâa que deux dimensions. Le sentiment de lâĂternel ⊠doit lui restituer sa profondeur », ibid., p. 316-317 ; nous soulignons. Un contre-exemple de cette vision sociale et historique du monde que le christianisme nous a communiquĂ©e, elle [lâĂglise] sait tirer les consĂ©quences », ibid., p. 207 ; ici, le troisiĂšme terme nâest pas Ă©voquĂ©. 41 H. de Lubac, Le caractĂšre⊠», p. 265. 42 Lubac, CatholicismeâŠ, p. 138. Nous soulignons. 43 H. de Lubac, La recherche dâun homme nouveau », dans Affrontements mystiques, Ćuvres complĂšte, t. 4, p. 270. Ăgalement mystĂšre Ă la fois historique et spirituel, intĂ©rieur et social », ExĂ©gĂšse mĂ©diĂ©valeâŠ, p. 196. Une autre fois, on lit il fallait [au temps de Renan] aussi prĂ©venir le double mirage, mirage dâun pseudo-mysticisme social et mirage dâun nouveau millĂ©narisme », CatholicismeâŠ, p. 264 ; on passe alors du social » Ă lâ historique ». Sâagissant des sens spirituels de lâĂcriture, Lubac reprend lâimage de la triple note » concernant cette interprĂ©tation [qui] se prĂ©sente Ă la fois comme spirituelle, historique et sociale », CatholicismeâŠ, p. 157. 44 Lubac, CatholicismeâŠ, p. 138. Ce passage ce situe dans le premier chapitre de la deuxiĂšme partie Le christianisme et lâhistoire ». 45 Lubac en donnait dâailleurs une idĂ©e dĂšs son quatriĂšme chapitre les premiĂšres gĂ©nĂ©rations chrĂ©tiennes avaient un sentiment trĂšs vif de cette solidaritĂ© de tous les individus et des diverses gĂ©nĂ©rations dans la marche vers un mĂȘme salut. ⊠CâĂ©tait lâespoir du salut de la communautĂ©, condition de salut des individus ». Il Ă©voquait Ă©galement une inclusion de lâespoir personnel dans la grande espĂ©rance commune », Lubac, CatholicismeâŠ, p. 92. 46 Lubac, CatholicismeâŠ, p. 297. 47 H. de Lubac, Le drame de lâhumanisme athĂ©e, Ćuvres complĂštes, t. 2, Paris, Cerf, 1998, p. 111. 48 von Balthasar â G. Chantraine, Le cardinal Henri de LubacâŠ, p. 46. Voir aussi, Ibid., p. 58. 49 von Balthasar â G. Chantraine, Le cardinal Henri de LubacâŠ, p. 59 ; formulation bientĂŽt rĂ©itĂ©rĂ©e Catholicisme nous engage ⊠dans lâentreprise consistant Ă construire, en Ă©vitant lâhistoricisme, une thĂ©ologie de vĂ©ritable synthĂšse Ă partir des sources premiĂšres », Ibid, p. 74. 50 Le thĂ©ologien suisse Ă©crivit un article trĂšs proche de celui de Lubac von Balthasar, ThĂ©ologie et saintetĂ© », Dieu vivant 12 1948, p. 17-31. 51 Balthasar â Chantraine, Le cardinal Henri de LubacâŠ, p. 50-51. 52 Balthasar â Chantraine, Le cardinal Henri de LubacâŠ, p. 66, note 6. 53 von Balthasar, ThĂ©ologie et sainteté⊠», p. 28. Lâauteur poursuit la tragique scission de lâIdĂ©e et de lâHistoire se constitua de nouveau, et de nouveau en faveur dâun monde des IdĂ©es oĂč lâhistoire nâavait pas de place. On cessa de voir dans la rĂ©vĂ©lation historique lâĂ©vĂ©nement qui sâimpose Ă lâintelligence et Ă lâobĂ©issance comme toujours actuel », ibid., p. 29. 54 Aujourdâhui, Ă©crit-il encore, cet aspect historique de la RĂ©vĂ©lation, comme Ă©vĂ©nement et rĂ©alitĂ©, a disparu de la dogmatique. Elle abandonne son travail essentiel Ă une prĂ©tendue âexĂ©gĂšseâ qui, sans prendre conscience de son devoir dogmatique, le laisse aux historiens et aux philologues », von Balthasar, ThĂ©ologie et sainteté⊠», p. 28-29. 55 Villemin, FĂ©condité⊠», p. 107. 108. 56 Il y aurait probablement lieu de relier cette analyse Ă la distinction que Lubac fait entre le systĂšme des trois ou des quatre sens de lâĂcriture. Mais nous laissons cela de cĂŽtĂ© ici. On se reportera, notamment, Ă la 1Ăšre section du 4e chapitre dâHistoire et Esprit Le triple sens de lâĂcriture ». 57 Ph. Vallin, La mĂ©thode de Catholicisme le choix de la coupe sagittale pour une vision unifiante de la foi », Communio 33/5 2008, p. 55-66. 58 Plan vertical, perpendiculaire au plan de face », explique Le petit Robert. 59 Le procĂ©dĂ© de la coupe sagittale ⊠apportera proprement deux bĂ©nĂ©fices Ă lâĂ©vidence une plus grande justesse pour lâinvestigation dâun corps inscrit dans les trois dimensions de lâespace ; mais surtout le respect dâun facteur dĂ©cisif de la corporĂ©itĂ© humaine, la symĂ©trie latĂ©rale â avec lâexception des asymĂ©tries selon les cas â puisque lâhomme est droitier ou gaucher ». Vallin, La mĂ©thode⊠», p. 62. 60 Vallin, La mĂ©thode⊠», p. 64. 61 Vallin, La mĂ©thode⊠», p. 63. Cela renvoie Ă H. de Lubac, CatholicismeâŠ, p. 19. 161-162. 62 Lubac, CatholicismeâŠ, p. 13-14. Du haut de sa croix, les bras Ă©tendus il [le Christ] rassemblera les parties disjointes de la crĂ©ation. ⊠Par son unique Sacrifice, il fera donc de toutes les nations un seul Royaume », Lubac, CatholicismeâŠ, p. 19-20. 63 Lubac, CatholicismeâŠ, p. 284. 64 Qui sâengagerait dans cette rĂ©flexion aurait ainsi Ă indiquer comment le mystĂšre de la croix est bien centre » unique et essentiel le langage de misĂ©ricorde et de pardon Ă©tant alors reconnu comme principe intĂ©rieur dâunitĂ© de la rĂ©vĂ©lation qui se dira toujours en paradoxe. Le rĂ©tablissement acquis par lâacte rĂ©dempteur indique une rĂ©unification certaine ; mais la saisie rĂ©flexe, intellectuelle et spirituelle, de cette unitĂ© retrouvĂ©e, en vertu du mĂȘme sacrifice de rĂ©demption, doit accueillir les contradictions. 65 Moulins-Beaufort, ActualitĂ© paradoxale⊠», p. 94. 66 Lubac, CatholicismeâŠ, p. 20. 67 Lubac, CatholicismeâŠ, p. 20. Haut de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Emmanuel Decaux, La place de lâhistoire dans la thĂ©ologie chrĂ©tienne lâintuition dâHenri de Lubac et le plan de Catholicisme », Revue des sciences religieuses, 89/2 2015, 201-220. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Emmanuel Decaux, La place de lâhistoire dans la thĂ©ologie chrĂ©tienne lâintuition dâHenri de Lubac et le plan de Catholicisme », Revue des sciences religieuses [En ligne], 89/2 2015, mis en ligne le 01 avril 2017, consultĂ© le 26 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page